La récolte des ananas à Cu Dram. Photo: VOV

En tout et pour tout, Trân Thi Lan possède 12 hectares. Au départ, elle y avait planté des caféiers qui, autant le dire d’entrée de jeu, ne auront pas rapporté pas grand chose. En 2018, elle a emprunté 50 millions de dôngs (1.950 euros) à la Banque des politiques sociales du district de Krông Bông, celui auquel est rattaché la commune de Cu Dram, pour investir dans la culture de l’ananas sur 7 hectares. Bien lui en a pris car il lui aura suffi de seulement une petite année pour empocher près de 300 millions de dôngs (11.700 euros), ce qui lui a permis non seulement d’éponger ses dettes, mais aussi de contracter un nouvel emprunt pour planter des ananas sur ses 5 hectares restants et en finir une bonne fois pour toutes avec la caféiculture…

«C’est un emprunt à taux préférentiel que j’ai obtenu auprès de la Banque des politiques sociales du district pour me lancer dans la culture de l’ananas. Je ne regrette vraiment pas, parce que l’ananas, ça ne demande pas un investissement énorme, c’est assez facile à cultiver et surtout c’est beaucoup plus rentable que les caféiers!», nous dit-elle.   

Trân Thi Lan n’est pas la seule à avoir opté pour l’ananas. Aujourd’hui, presque toutes les collines qui entourent Cu Dram sont recouvertes d’ananas, comme nous le fait remarquer Nguyên Thi Kim Yên, une autre villageoise. 

«Les ananas sont faciles à cultiver et à entretenir, alors forcément, il y a beaucoup de gens qui s’y intéressent, ici… On cultive même des ananas hors saison, histoire de stabiliser les prix!», nous explique-t-elle. 

Cu Dram compte actuellement plus de 700 hectares d’acacias mangium, 800 hectares d’ananas, et 120 hectares consacrés à d’autres fruits tels que le durian, le litchi, le longane, l’orange, la mandarine… Mais ses habitants pratiquent également le sylvopastoralisme, c'est-à-dire l’élevage du bétail sous couvert des arbres.

Les habitants de Cu Dram pratiquent également le sylvopastoralisme, c'est-à-dire l’élevage du bétail sous couvert des arbres. Photo: VOV

À ce jour, la commune compte plus de 2.000 foyers, pour plus de 10.000 habitants dont 80% sont issus d’ethnies minoritaires. Ils peuvent compter sur le soutien des autorités locales qui ont fait tout ce qui était nécessaire pour favoriser leur accès à des crédits à taux préférentiel de la banque des politiques sociales. Jusqu’à présent, 52 foyers ont ainsi pu avoir accès à des emprunts pour un montant total de 30 milliard de dôngs (environ 1,2 million d’euros), ce qui leur a permis de réaliser un véritable décollage économique, comme l’a constaté Nguyên Thi Thanh Huyên, la directrice adjointe de la Banque des politiques sociales du district de Krông Bông.                         

«En tout, nous avons 12 programmes de prêts, dont 3 qui sont destinés aux foyers pauvres ou proches du seuil de la pauvreté, mais aussi à ceux qui viennent de sortir de la pauvreté et aux producteurs et commerçants des régions défavorisées. Le prêt se fait par l’intermédiaire d’associations ou de collectifs, qui se portent garants de la bonne utilisation des fonds», nous indique-t-elle. 

Ces crédits à taux préférentiel sont tout à fait providentiels pour les agriculteurs de Cu Dram, qui peuvent ainsi développer de véritables projets d’avenir, et reléguer la pauvreté au rang des mauvais souvenirs…