Dans le village de Thu Sy, le tressage des nasses est une vielle tradition. Photo: Doàn Thi Trung/VOV |
À Thu Sy, ce sont les nasses à poissons qui font office de produits phares de l’artisanat local. C’est une tradition qui remonte à plus de deux siècles, à l’époque où les agriculteurs du village se faisaient volontiers vanniers, histoire d’avoir de quoi piéger les poissons et les crevettes qui peuplaient les cours d’eau et parfois même les rizières.
Aujourd’hui, on tresse toujours des nasses, à Thu Sy, mais c’est davantage pour leur aspect décoratif.
Les nasses sont du reste exposées à un feu, dont la fumée les rend plus résistantes et surtout plus esthétiques, comme nous l’explique Luong Son Bac, un artisan du village.
«Il ne faut surtout pas que les flammes atteignent la nasse que l’on balance au-dessus du feu pour lui donner une teinte bien homogène, un peu comme on ferait avec un poulet rôti à la broche», nous dit-il.
Il fut un temps où une fois prêtes, les nasses à poissons étaient attachées en faisceaux et chargées sur des vélos pour être vendues: le musée d’Ethnographie de Hanoï abrite d’ailleurs l’un de ces vélocipèdes qui défient les lois de l’équilibre tout en faisant le bonheur des esthètes…
Aujourd'hui, les nasses à poissons ne sont plus utilisées qu’à des fins décoratives et elles connaissent un succès qui dépasse les frontières du Vietnam. Les artisans de Thu Ly arrivent ainsi à exporter leurs produits aux États-Unis, au Japon, à Singapour, en Inde et en Chine… Autant dire que si c’est une tradition encore bien vivante, qui continue d’ailleurs à se transmettre de génération en génération.
«C'est le métier de nos ancêtres et bien évidemment, je souhaite transmettre ce savoir-faire à mes enfants et mes petits-enfants», ajoute Luong Son Bac.
Non loin du village de Thu Sy se trouve celui de Thôn Cao, dont la spécialité artisanale est la fabrication de bâtonnets ou de serpentins d'encens. Les artisans de Thôn Cao sont même capables de fabriquer des serpentins de 50 centimètres de diamètre, pouvant tenir pendant 24 heures. Mais pour Trân Minh Thao, l’essentiel n’est pas là: il s’agit avant tout de proposer des produits respectueux de l’environnement…
«Nous, nous utilisons différentes herbes et épices comme l'eucalyptus, l'anis étoilé et la cannelle. Mais chaque atelier a sa propre recette pour créer un parfum bien particulier, l’essentiel étant que l’encens produit le soit à base d'herbes médicinales», nous indique-t-elle.
Les habitants de Cao Thôn produisent principalement des bâtonnets ou des serpentins d'encens. Photo: VTC News |
Toujours dans la province de Hung Yên, le village de Hoà Phong abrite toute une corporation de menuisiers et d’ébénistes, dont les produits connaissent un succès grandissant, et qui ont, entre autres mérites, celui d’être économes quant aux arbres qui leur servent de matière première. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Nguyên Van Manh, lui-même ébéniste.
«Quand nous sommes face à un morceau de bois ou à un arbre, nous devons essayer d’en tirer le meilleur parti possible… C'est ainsi que nous pouvons créer de beaux produits», nous confie-t-il.
Les artisans du village de Hoà Phong peaufinent minutieusement leurs meubles en bois. Photo: VOVTV |
Le fait est que les meubles de Hoa Phong rencontrent un grand succès auprès de la clientèle. Pour Nguyên Van Du, un autre ébéniste du village, c’est une belle récompense…
«Lorsque nous avons passé du temps à peaufiner un meuble et que le client est satisfait du résultat, c’est évidemment une belle récompense… Et si en plus, le produit est destiné à l’étranger, alors là, c’est le summum parce que ça fait connaître notre savoir-faire artisanal hors des frontières», nous indique-t-il.
La province de Hung Yên a encore beaucoup d’autres traditions artisanales à faire valoir, et il est impossible de toutes les énumérer… Chaque village ou presque a la sienne et il en ressort une extraordinaire diversité qui rime avec vitalité.