Le tressage de natte à Cà Hom - Bên Ba, un métier séculaire

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(VOVWORLD) - Cà Hom-Bên Ba est un village pittoresque de la province méridionale de Trà Vinh, qui, outre celle d’être peuplé de Khmers, a la particularité d’avoir fait du tressage de nattes son artisanat traditionnel numéro un.
Le tressage de natte à Cà Hom - Bên Ba, un métier séculaire - ảnh 1Les nattes à Cà Hom - Bên Ba sont réputées pour leur robustesse et peuvent être utilisés pendant cinq ans sans se décolorer. Photo: VOV

Cela fait un peu plus d’un siècle, désormais, que l’on tisse des nattes, à Cà Hom-Bên Ba. Mais ce n’est qu’à partir des années 1940 que ce qui n’était au départ qu’un passe-temps artisanal est devenu une affaire florissante.      

Les artisans nattiers proposent deux formats: 1,6 mètre de large pour 2 mètres de long, ou 1 mètre de large pour 1,9 mètre de long. La gamme de modèles est variée. Ça va de la natte unie, monochrome, à la natte à motifs, avec du blanc, du rouge, du vert, du jaune et du violet.

Dans le Sud, le processus de fabrication des nattes est à peu près identique où que l’on aille. Les artisans nattiers de Cà Hom-Bên Ba possèdent néanmoins un savoir-faire unique qui fait que leurs nattes sortent du lot.

Pour Kim Hoa, une nattière chevronnée,  toute est question de minutie. 

«Nous devons teindre les nattes avec des couleurs vives et les tresser de manière uniforme pour garantir leur qualité et leur esthétique», nous explique-t-elle.

Sa collègue Ly Thi Hà nous raconte quant à elle qu’en 1960, les nattes de Cà Hom-Bên Ba valaient nettement plus cher que celles de Cà Mau, mais que l’offre n’était pas toujours à la hauteur de la demande. Une situation qui n’a guère évolué, si l’on en juge par ses propos…   

«Mon mari et moi, nous arrivons à tresser deux nattes par jour, pas plus. Et puis la teinture et le séchage, ça peut prendre plusieurs jours, quand même…», nous confie-t-elle. 

Au début des années 1970, les artisans de Cà Hom-Bên Ba ont dû faire face à la concurrence accrue des nattes en nylon. Mais pas pour très longtemps: les nattes traditionnelles sont bien plus confortables, et surtout beaucoup plus fraîches… 

Le tressage de natte à Cà Hom - Bên Ba, un métier séculaire - ảnh 2L'artiste Ngô Thi Pho présente sa marque de natte, destinée à une clientèle de luxe. Photo: VOV

À ce jour, Cà Hom-Bên Ba compte près de 400 artisans nattiers en activité. Chaque année, le village met sur le marché 150.000 paires de nattes. Les autorités locales ont créé une coopérative au niveau de la commune, celle d’Hàm Tân, dans le but de protéger la production, d'améliorer la qualité des produits et d'élargir le marché. Actuellement, les nattes de Cà Hom-Bên Ba sont présentes dans tout le delta du Mékong et dans le Sud-Est du Vietnam. Pour Dô Thi Mai Hoa, une marchande de nattes, les affaires vont plutôt bien… 

«Je vends quelque 7.000 nattes par an. Je ne propose que des produits de Trà Vinh, car les matériaux sont de bonne qualité. Les ventes sont particulièrement bonnes de décembre jusqu'à la fin du Nouvel An lunaire», nous dit-elle. 

Forts d’un savoir-faire ancestral, les artisans de Trà Vinh ont su créer des produits uniques. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme vient d’ailleurs d’inscrire le tressage de nattes de Cà Hom-Bên Ba sur la liste du patrimoine immatériel national dans la catégorie «Métier traditionnel».

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