Le tressage de bambou, bien que simple, est un processus long et minutieux. Photo: vovgiaothong.vn |
«Mê bô» désigne les produits tressés en bambou. Les artisans fendent des tiges de bambou en longues bandes pour créer de grandes nattes. Dans le Sud-Ouest du Vietnam, ces nattes en bambou jouissent d'une grande popularité. Elles servent de récipients pour le riz, de cloisons dans les maisons et même de matériau d’amortissement pour les bateaux. Ces produits sont également exportés vers le Cambodge, où ils sont utilisés pour la conservation du riz.
Dans le village de My Trà, les artisans continuent de produire des nattes à un rythme soutenu. Chaque jour, un artisan peut tresser entre huit et dix nattes. Même les seniors ne rechignent pas à venir prêter main forte…
«Je suis vieux et je ne peux plus rien faire d'autre. Tresser des nattes en bambou n'est pas si difficile, et ça me convient», nous dit l’un d’entre eux.
«Si je veux travailler pour quelqu'un, personne ne m'engagera. Et même dans une entreprise, je ne trouverai pas de poste. Maintenant, je ne tresse que les jours où je me sens bien», nous raconte une autre.
Nguyên Van Mo, 80 ans, pratique cet artisanat depuis 70 ans.
«Nous utilisons également des machines pour tisser le bambou. Chaque jour, ma femme et moi, on peut gagner environ 100.000 dôngs en tressant», nous explique-t-il.
Même si le tressage n’est pas très difficile, c’est une activité tout à fait chronophage. Pour obtenir des nattes durables et esthétiques, plusieurs étapes sont nécessaires. Les hommes, dotés de mains fortes, s'occupent de fendre des tiges de bambou et de les découper en bandes, tandis que les femmes, avec leurs mains habiles, se chargent du tressage. Les tiges de bambou doivent tremper dans l'eau pendant environ une demi-journée avant d'être fendues en bandes et laissées à sécher pendant une journée.
Lê Thi Phiên, qui est originaire de la commune de My Trà, était autrefois pauvre parmi les pauvres. Mais grâce à son travail acharné et en particulier grâce au tressage de nattes en bambou, elle s’en sort désormais bien.
«Mes parents ont gagné leur vie grâce à cet artisanat, et j'ai appris auprès d'eux. Aujourd'hui, je tresse des nattes en bambou après la période des récoltes. Je peux maintenant tresser tous types de nattes», nous confie-t-elle.
Les artisans de «Mê bô» gagnent en moyenne entre 80.000 et 140.000 dôngs par jour. Photo: Lao Dông |
Autrefois, le tressage de nattes en bambou permettait à de nombreuses familles de prospérer. Bonne nouvelle: il semble que ce soit à nouveau le cas. Les produits sont à nouveau recherchés sur le marché, notamment pour des projets de construction et pour le séchage d'aliments, comme les fruits confits.
Les artisans investissent désormais dans des machines afin d'améliorer le processus de tressage et d'augmenter leur productivité. Dans la commune de My Trà, on compte aujourd'hui plus de 170 foyers d’artisans, dont 20 dans le seul quartier de My Phu. Vo Van Tho, qui exerce ce métier depuis 30 ans, en est visiblement satisfait…
«Les produits se vendent bien. Par exemple, lorsque la surface d'un chemin est abîmée, les gens achètent quelques nattes en bambou et les mélangent avec de la terre pour effectuer les réparations», nous raconte-t-il.
En 2003, le comité populaire de la province de Dông Thap a officiellement reconnu le village de My Trà comme étant le berceau du tressage de nattes en bambou. Aujourd'hui, ces nattes sont de plus en plus recherchées sur le marché national, notamment dans les provinces d'An Giang, Kiên Giang et Tiên Giang. Elles connaissent également un grand succès au Cambodge.