« Cham » plus « brocatelles » égale… My Nghiêp

Ngoc Anh
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(VOVWORLD) - Prenons Phan Rang, le chef-lieu de la province de Ninh Thuân (Centre), et déplaçons le curseur d’une dizaine de kilomètres… Nous voilà à My Nghiêp, un village Cham qui est réputé pour ses brocatelles, et ce depuis plusieurs centaines d’années. C’est bien simple… « Cham » plus « brocatelles » égale… My Nghiêp.
« Cham » plus « brocatelles » égale… My Nghiêp - ảnh 1Les brocatelles de My Nghiêp - Photo Ngoc Anh/VOV5

Comme souvent au Vietnam, tout commence par une légende. Celle qui a cours à My Nghiêp nous ramène au 17e siècle et nous narre l’histoire d’une certaine Po Nagar - nous sommes à l’époque du royaume du Champa - qui se serait rendue à Cha Leng, l’actuel , pour y enseigner l’art du tissage… 

Nous voilà donc en règle avec l’histoire. Venons-en à présent aux brocatelles elles-mêmes. 

D’après les artisans du village, elle ne s’obtiennent qu’au prix d’un long processus, dont la première étape est l’égrenage, une opération délicate entre toute qui consiste à séparer les fibres de coton des grains. Viennent ensuite le filage, le tissage, le lavage, la teinture et la décoration...   

Ce métier nécessite en tout cas une véritable dextérité, et surtout un sens esthétique qui rend bien illusoire la frontière entre artisanat et art. Inutile de dire que la machine y trouve sa place comme l’éléphant dans un magasin de porcelaine…

« Ce qui nous distingue, c’est que tous nos produits sont faits à la main, nous explique, Hô Sy Son, un tisseur de My Nghiêp. La province de Ninh Thuân a mis en place tout un plan de préservation du tissage traditionnel, qui prévoit notamment tout un volet transmission, les seniors étant invités à transmettre leur savoir-faire aux plus jeunes. Et ca marche bien, maintenant… Nos produits se vendent dans de nombreuses villes du Vietnam et ici-même, aux touristes de passage. Il y a en a même une petite partie qui est exportée vers l’étranger ».

« Cham » plus « brocatelles » égale… My Nghiêp - ảnh 2Ham Thi Nhu Y, une tisseuse de My Nghiêp - Photo Ngoc Anh/VOV5

Si dans d’autres villages, le tissage de brocatelle est une tradition artisanale qui se transmet de mères en filles, à My Nghiêp, il est surtout pratiqué par les jeunes, femmes et hommes confondus. Les premières manipulent le métier à tisser alors que les seconds confectionnent des vêtements à base de brocatelles.

Mais à My Nghiêp, en tout cas, artisanat et promotion commerciale font bon ménage, le tourisme servant alors d’entremetteur…

« Nous avons exporté  en Inde, en Thaïlande et aux États-Unis, nous précise Ham Thi Nhu Y. Aujourd’hui, il y a encore 300 foyers, dans le village, dans lesquels le métier est pratiqué. Chez moi, c’est depuis plusieurs générations… Mais maintenant, il y a  aussi une coopérative : ça permet une meilleure répartition des tâches, et donc une plus grande efficacité…    

Les brocatelles et les Cham, les Cham et les brocatelles, c’est une vieille histoire, une histoire qui dure encore et toujours et dont My Nghiêp est le théâtre. « Pourvu que ça dure », comme le veut l’expression consacrée…    

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