Photo: VOV

Surnommé «poisson roi» en raison de sa taille et de sa valeur nutritive et commerciale, le cá bỗng est un poisson local évoluant dans la rivière Chay. Il y a quelques dizaines d’années, à Bao Yên, les premiers pisciculteurs ayant le sens des affaires ont pris l’initiative de le domestiquer.

Le cá bỗng peut vivre jusqu’à 50 ans et peser une vingtaine de kilos. C’est par contre un maniaque de la propreté: il ne supporte même pas qu’un peu de boue se dépose au fond du bassin… Aussi ses éleveurs doivent-ils amener de l’eau de source et faire en sorte que le débit soit suffisant pour oxygéner au mieux le bassin. Malgré cette contrainte, les agriculteurs qui ont choisi de devenir pisciculteurs sont unanimes à déclarer que l’élevage de ce poisson est la solution économique optimale pour eux. Et pour cause, le cá bỗng ne mange que des feuilles faciles à trouver et à planter, ainsi que des déchets agricoles, comme nous l’explique Hoàng Van Dat, un pisciculteur dans la commune de Luong Son...

«On nourrit nos poissons avec des feuilles, principalement des feuilles de manioc. Sinon, c’est une espèce qui se vend deux à trois fois plus cher que la carpe de roseau. Pour les prix, ça nous fait du 200.000 dôngs le kilo pour les petits de 2 kilos et 300.000 dôngs le kilo pour les plus grands, de 3 kilos. Les autorités locales soutiennent notre activité, en envoyant des experts vérifier la qualité de l’eau et des bassins, et en nous expliquant les bonnes techniques à appliquer», nous indique-t-il.

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L’élevage du cá bỗng est en effet devenu un modèle d’expérimentation phare du district de Bao Yên, qui a décidé de miser sur la commune de Luong Son pour expérimenter les dernières techniques d’élevage et de reproduction. Grâce à cela, celles et ceux qui se lancent dans cette aventure reçoivent à la fois des alevins et des conseils techniques de la part d’experts. C’est le cas de Hoang Van Chi.

«Il m’a suffi de m’inscrire et l’État nous a apporté des alevins. C’est un pur bonheur», partage-t-il.

Hoàng Van Hùng, le vice-président du comité populaire de Luong Son, nous en dit plus.

«Nous menons ce projet depuis deux ans avec le soutien des autorités du district. Nous attendons encore un certain temps avant d’effectuer une évaluation globale. Si les poissons se développent vite et répondent au besoin du marché, nous généraliserons ce modèle d’élevage dans toute la région», annonce-t-il.

La commune de Luong Son consacre à ce jour 20 hectares de sa superficie à l’aquaculture, dont un hectare exclusivement réservé au cá bỗng. Au niveau du district, certains ménages ont déjà réaménagé leur rizière peu rentable en bassin piscicole. Ainsi le nombre de personnes élevant le «poisson roi» s’élève désormais à 300 dans tout le district, dont 100 dans la seule commune de Luong Son, qui fournissent chaque année 10 tonnes de poisson au marché. Nguyên Van Nhât, le vice-président du comité populaire du district de Bao Yên, en est tout fier.

«Nous avons défini le cá bỗng comme étant l’une des spécialités marchandes du district. Cependant, comme ce poisson ne peut évoluer que dans une eau très propre, nous avons identifié les communes de Luong Son et de Phuc Khanh comme étant les lieux d’élevage appropriés. Les familles se trouvant à proximité de l’eau de source sont les mieux placées pour pratiquer cette activité», explique-t-il.

Dans un avenir très proche, le cá bỗng de Luong Son se verra attribuer le certificat OCOP du fameux programme «Chaque commune un produit», ce qui permettra à la commune et au district d’augmenter la valeur marchande de leurs produits agricoles, et de trouver une nouvelle piste pour faire venir les touristes.