L’essor fragile de la verrerie artisanale de Thông Nhât

Tùng Lâm-Ngoc Lê-Hông Thuy-Sy Thành
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(VOVWORLD) - Située le long de la digue du fleuve Rouge, Thông Nhât est une commune rattachée au district de Thuong Tin, en banlieue de Hanoi, qui est réputée pour sa verrerie artisanale.
L’essor fragile de la verrerie artisanale de Thông Nhât  - ảnh 1Photo: vovgiaothong.vn

Héritiers d’un savoir-faire ancestral, ses verriers savent faire preuve de créativité et de persévérance. 

Il ne fait pas loin de 40 degrés, dans l’atelier de Dang Van Tho, maître verrier depuis plus de quatre décennies… 

«J’ai commencé quand j’avais 13 ans. Autrefois, on avait recours à des procédés  rudimentaires, en utilisant notamment l’huile et la vapeur, qui ont été remplacés par le gaz et l’oxygène. Aujourd’hui, on a intérêt à diversifier les produits si on veut pouvoir répondre aux besoins du marché», nous explique-t-il. 

La verrerie est un travail qui requiert beaucoup de minutie. Il faut par exemple veiller à ce que les tubes de verre soient propres et classés par couleurs. Sinon, l’esentiel du travail consiste à faire fondre le verre, à le tourner et à le souffler pour lui donner telle ou telle forme. Mais c’est un travail pénible, eu égard aux fours, dont la témpérature peut avoisiner les 1.000 degrés, été comme hiver.   

«Chaque produit est cuit à une température différente. Si c’est une ampoule, par exemple, le verre est chauffé à 600-700 degrés. Pour une lampe ou un vase, ça peut monter jusqu’à 900 degrés», nous précise Dang Van Tho. 

Il faut non seulement être capable de supporter de très fortes chaleurs, mais également savoir faire preuve d’une extrême vigilance: même une toute petite erreur peut provoquer un accident.

Malgré toutes ces difficultés, les maître-verriers de Thông Nhât restent attachés à leur artisanat traditionnel qu’ils souhaitent perpétuer autant que possible.  Ils ont en tout cas investi dans des machines modernes, qui leur permettent d’optimiser la production, comme l’indique Luong Van Trai, qui est à la tête d’un atelier.  

«En 2018, nous avons commencé à utiliser des machines. Toutes les machines sont importées de l’étranger. Elles nous ont permis d’accroître la productivité, d’améliorer la qualité des produits et d’en réduire les coûts», nous dit-il.   

Ces machines, aussi performantes soient-elles, ne sont efficaces que pour des produits simples, d’usage courant. Dès qu’un objet est un peu sophistiqué, les verriers reprennent la main, au sen spropre comme au sens figuré.   Luong Van Trai 

«Aucune machine ne pourra remplacer le savoir-faire artisanal: c’est irremplaçable», nous confie Luong Van Trai. 

L’essor fragile de la verrerie artisanale de Thông Nhât  - ảnh 2Photo: vovgiaothong.vn

Malgré des hauts et des bas, la verrerie artisanale fait la fierté de la commune de Thông Nhât. Reste maintenant à faire en sorte que la tradition puisse se transmettre.

Luong Tuân Nghia, lui, est l’héritier d’une lignée de verriers qui compre déjà trois générations. Pragmatique, il cherche à diversifier sa production pour s’adapter aux besoins du marché.      

«Au début, j’ai rencontré beaucoup de difficultés. J’essaie toujours de m’améliorer. Ce que j’aimerais, cùeùst produire des objets décoratifs, mais aussi des tubes de verre: le secteur médical est demandeur!», nous confie-t-il. 

Il ne faut pas se cacher que pour l’instant, la verrerie est un métier qui n’est pas très lucratif. Il n’empêche. Les maîtres-verriers de Thông Nhât espèrent bien réussir à crever le plafond de verre et à faire de leur artisanat un véritable levier économique.  

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