Quang Binh compte 15 communes montagneuses et frontalières, qui, à elles seules, abritent plus de 27.000 personnes (photo: VOV)
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Dinh Du habite à Cà Roòng, un village rattaché au district de Bô Trach. Depuis un certain nombre d’années, il essaie de développer des projets de culture et d’élevage, en essayant, pour ce faire, de s’inspirer de différents modèles, appliqués ça et là. Malheureusement pour lui, plusieurs de ces modèles restent à ce jour difficilement transposables à Cà Roòng, qui reste un village aux moyens limités. Aussi espère-t-il que les mesures envisagées par les autorités provinciales vont lui permettre à lui et à tous les autres agriculteurs de son village, d’amorcer un véritable décollage économique.
«Notre souhait à tous, ici, c’est que le Parti et l’État s’intéressent davantage au sort des minorités ethniques, et que des mesures spécifiques soient prises, notamment en ce qui concerne l’aménagement foncier. C’est bien de parler de développement socioéconomique, mais pour ça, il faut bien qu’on ait des terrains à cultiver!...», fait-il remarquer.
Quang Binh compte 15 communes montagneuses et frontalières, qui, à elles seules, abritent plus de 27.000 personnes appartenant à telle ou telle minorité ethnique, soit les sept dixièmes de la population. Pour l’instant, ces localités sont à la traîne, question développement socioéconomique. Le revenu par habitant est inférieur à la moyenne de la province et la pauvreté sévit encore… Mais les autorités provinciales ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps et de convoquer une sorte d’assemblée de notables, de façon à recueillir des avis, lesquels ont bien sûr été pris en compte dans le projet de résolution sur le développement socioéconomique des zones montagneuses peuplées de minorités ethniques, une résolution particulièrement ambitieuse, si l’on en croit Hô An Phong, le vice-président du comité populaire de Quang Binh.
«C’est une résolution sans précédent, qui vise non seulement à mobiliser toutes les ressources au service de développement socioéconomique de ces zones peuplées de minorités ethniques, mais aussi à réduire l’écart de développement qui existe entre les localités montagneuses en mettant en avant la notion de développement durable», nous explique-t-il.
Quang Binh attribue de nouvelles parcelles aux cultivateurs et encourage la population à protéger l’environnement (photo: VOV)
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Pour la période 2022-2025, Quang Binh va faire en sorte, dans ces fameuses zones montagnardes, de réduire le taux de foyers démunis de 3 à 4% chaque année, de permettre à 10% des communes d’atteindre les normes néo-rurales, et à 99% des foyers d’accéder à l’électricité et aux autres sources d’énergie. Mais la province entend également mettre fin aux migrations libres dont certaines minorités ethniques sont coutumières, et relocaliser tous les foyers vivant actuellement dans des forêts protégées.
En ce qui concerne le développement agricole, Quang Binh compte attribuer de nouvelles parcelles aux cultivateurs et s’attaquer au problème du manque de terres arables, tout en encourageant la population à protéger l’environnement, notamment forestier. Les autorités provinciales comptent par ailleurs promouvoir l’écotourisme, de façon à donner aux minorités ethniques une corde supplémentaire à leur arc. Pour Vu Dai Thang, le secrétaire du comité du Parti de la province, l’essentiel est de permettre aux zones montagneuses de rattraper leur retard.
«Il va falloir avancer vite, sur la mise en œuvre de cette résolution. Pour l’instant, le développement est beaucoup trop disparate, au niveau de la province. Et justement, l’un des, sinon l’objectif principal de la résolution, c’est de remédier à ce problème», nous dit-il.
Le projet de résolution comporte quatre volets. Le premier concerne le développement des ressources humaines et la formation de cadres issus de minorités ethniques, le second les investissements, le troisième le manque de terrains et d’eau propre, et le quatrième les conditions d’existence des populations vivant en bordure des forêts. Il s’agit certes de permettre aux minorités ethniques de sortir d’une certaine forme d’archaïsme, mais tout en respectant ce qui fait leur richesse et leur identité.