Des exploitations d’arbres fruitiers (photo: baosonla.org.vn)
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Phiêng Cài est un hameau rattaché à la commune de Long Sâp, qui est elle-même une commune peuplée de Môngs: le décor idéal pour une restructuration agricole à la vietnamienne, c'est-à-dire menée tambour battant.
Par quelle fatalité devrait-on végéter dans la pauvreté alors que partout ailleurs, c’est le décollage économique? Cette question, les habitants de Phiêng Cai se la sont certes posée, mais pas longtemps. Ils ont surtout pris le problème à bras-le-corps, et aujourd’hui, les résultats sont là: le hameau abrite des exploitations d’arbres fruitiers, des plantations de théiers, des champs de maïs, des troupeaux de bovinés… Trang Lao Tu, qui est le chef du comité des affaires du Front de la Patrie de Phiêng Cài, considère tous ces progrès accomplis avec une évidente et légitime satisfaction…
«On a commencé par expliquer aux habitants d’ici quelles étaient les préconisations du Parti et de l’État en matière de développement socio-économique, de façon à leur faire comprendre la nécessité de changer radicalement de mode de production. Il n’y a qu’à voir à quel point notre niveau de vie s’est amélioré pour comprendre que c’était la bonne chose à faire!», nous dit-il.
Les 88 foyers Môngs que compte Phiêng Cài savent qu’ils peuvent compter sur le soutien des autorités, qui de fait, leur prêtent une attention accrue, aussi bien au niveau de la production agricole qu’à celui de la protection de l’ordre social. C’est en tout cas ce qui transparaît à travers les propos de Hà Van Trong, le chef adjoint de la police de la commune de Long Sâp.
«Il y a un gros de travail se sensibilisation à faire en ce qui concerne le problème de la drogue, mais l’un des moyens de lutter contre ce fléau, c’est justement de relancer une activité économique saine», nous explique-t-il.
À l’instar de nombreuses localités frontalières, Phiêng Cài est une commune en difficulté. Mais le Parti a manifestement décidé de ne pas baisser les bras et a fixé des objectifs clairs, comme nous le fait observer Pham Thi Nhung, qui appartient au comité central du district, celui de Môc Châu en l’occurrence.
«Tant que l’ordre social ne sera pas garanti, il ne pourra pas y avoir de développement socioéconomique digne de ce nom. C’est pour cette raison que nous avons fixé des objectifs clairs, annuels ou quinquennaux selon les cas, et mis en place des groupes de travail qui sont chargés d’accompagner chaque foyer dans chaque hameau», nous précise-t-elle.
Pour les cinq années à venir donc, le hameau de Phiêng Cài en particulier et la commune de Long Sâp en général entendent bien poursuivre la restructuration agricole en créant des coopératives. Il y a même un projet d’usine de traitement qui est à l’étude…
Quand le but à atteindre est clair et pertinent…