Des plantations du poivre de la commune de Nam Yang
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La récolte du poivre bat son plein à Gia Lai. Nguyên Thi Lê Thu, qui est une cultivatrice de la commune de Nam Yang, est sur le pont. Depuis plusieurs années maintenant, elle cultive des poivriers en s’efforçant de suivre les trois commandements de l’adepte des bonnes pratiques agricoles: bannir les engrais chimiques et les pesticides, n’utiliser que des produits naturels, laisser pousser l’herbe pour qu’elle stocke l’humidité et rende la terre plus meuble... Elle a manifestement fait le bon choix puisque son exploitation de 5,5 hectares lui rapporte désormais plus de 19 tonnes de poivre. À raison de 110 millions de dôngs la tonne, soit une hausse de 30% par rapport au prix de vente du poivre ordinaire, Nguyên Thi Lê Thu s’en tire bien, très bien même...
«Si j’ai décidé d’opter pour l’agriculture biologique, c’est pour mieux faire face aux aléas du changement climatique et de la crise sanitaire, mais aussi pour offrir de meilleurs produits et me donner des chances de pouvoir exporter vers l’Europe», nous explique-t-elle.
Les cultivateurs de poivre de Nam Yang ont décidé de constituer un groupe, il y a de cela deux ans, pour échanger des expériences, aussi bien en matière de techniques agricoles qu’en matière d’écoulement des produits. Ils peuvent ainsi se procurer des engrais organiques à des prix défiant toute concurrence et se garantir des ventes avantageuses…
En 2018, 15 autres cultivateurs de la commune ont décidé de créer une coopérative consacrée elle aussi à la production poivrière. Leur superficie d’exploitation est passée de 50 à 80 hectares. Quant aux produits qui en sont issus, leurs prix de vente sont beaucoup plus élevés que la moyenne de ceux du poivre ordinaire, comme nous l’indique Nguyên Tân Công, le président du comité d’administration de ladite coopérative.
«On est passé par des années vraiment difficiles, en 2017,2018 et 2020… Mais on en a tiré des leçons, d’où ce choix résolu de l’agriculture biologique, qui nous permet non seulement de maintenir une vraie stabilité financière, mais aussi d’entrevoir de vraies perspectives de développement durable», nous dit-il.
Pour ce qui est du rendement, il faut savoir que chaque hectare de poivriers rapporte en moyenne 3,37 tonnes et qu’on en compte près de 13.600, dans toute la province de Gia Lai, d’après Doàn Ngoc Co, le directeur adjoint du service provincial de l’Agriculture et du Développement rural, qui nous a aussi précisé qu’au cours des deux dernières années, le prix du kilo de poivre avait dépassé les 80 millions de dôngs: une véritable aubaine pour les cultivateurs locaux...
Gage de prospérité et de développement durable, la culture des poivriers est donc en plein essor, à Gia Lai, qui s’est ainsi garantie un décollage économique pour le moins relevé...