La Jeanne d’Arc de la vannerie

Ngoc Anh
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(VOVWORLD) - Si certaines traditions artisanales ont des hauts lieux, il arrive qu’elles aient parfois un personnage providentiel… La vannerie artisanale de Giông Dinh, qui est un village rattaché à la province de Trà Vinh, a ainsi une véritable Jeanne d’Arc en la personne de Diêp Thi Trang, qui, non contente de la faire renaître de ses cendres, lui a donné un nouvel essor.     

  
La Jeanne d’Arc de la vannerie - ảnh 1Des produits de vannerie de Giông Dinh (photo: Ngoc Anh/VOV5)

Giông Dinh, donc. Un village peuplé de Khmers, dont la grande spécialité artisanale est la vannerie. Il s’en est fallu de peu pour que l’on puisse écrire «était»… Dans les années 2000, notamment, il n’y avait presque plus de vanniers en activité et on aurait alors pu croire que ce qui avait été un artisanat local florissant allait être à ranger aux nombres des souvenirs. Mais c’était sans compter sur Diêp Thi Trang, sur l’opiniâtre Diêp Thi Trang qui a fait des études de marchés et qui a totalement relancé l’activité en proposant une nouvelle gamme de produits à l’attention des touristes.    

«On a créé  un groupe de producteurs en 2007.  Cette année-là, on a reçu une commande du service de l’Industrie et du Commerce de la province de Trà Vinh qui voulait de petits objets à offrir aux invités étrangers comme souvenirs. La première chose, ça a été de faire des objets plus petits et donc facilement transportables. Aujourd’hui, on propose toute une gamme d’objets la vie quotidienne qui ont été miniaturisés et qui du coup, se vendent bien. On en vend dans la province de Soc Trang, à Hanoi et dans d’autres localités. Mais en ce moment, on manque de bras… Il faudrait qu’on soit plus nombreux pour satisfaire la demande», nous dit-elle. 

En 2019, cet ensemble d’objets miniaturisés a été certifié par le comité populaire de Trà Vinh dans le cadre du programme «À chaque commune, son produit». Diêp Thi Trang a également été récompensée par les autorités locales. Il faut dire que son groupe de producteurs est capable de produire tous les mois 12.000 ensembles d’objets, dont beaucoup sont achetés par des entreprises exportatrices. Si l’on ajoute à cela que chaque travailleur peut empocher un salaire mensuel compris entre 2,5 et 5 millions de dôngs, on comprend que Diêp Thi Trang est décidément la bienfaitrice de son village de Giông Dinh. C’est en tout cas ce que semble croire Lâm Thi Chung, une vannière qui travaille justement pour Diêp Thi Trang.

«Je travaille ici depuis longtemps et je suis spécialisée dans la fabrication des paniers et des vases en lamelles de bambou. Chaque jour, je suis capable de fabriquer 20 produits et de gagner ainsi 90.000 dôngs», nous explique-t-elle.

La Jeanne d’Arc de la vannerie - ảnh 2Diêp Thi Trang (photo: baotravinh.vn)

Diêp Thi Trang a de fait permis à de très nombreuses personnes de trouver un emploi d’appoint. À Giông Dinh, de nombreuses femmes sont heureuses de pouvoir ainsi meubler leur temps libre en mettant de l’huile dans les rouages. C’est par exemple le cas de Kim Thi Thành, une autre vannière.  

«Tous les jours, après avoir faire les courses et la cuisine, je fabrique 50 produits», nous raconte-t-elle.

Compte tenu de la demande qui va crescendo, Diêp Thi Trang envisage de créer une coopérative pour augmenter sa capacité de production tout en veillant à préserver l’aspect artisanal de la vannerie de Giông Dinh.

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