Mercedes Aspa, lors de la célébration du Têt traditionnel, en février 2016 à l'Hôtel de ville de Paris (photo: NVCC/CVN)
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De mère vietnamienne et de père espagnol, Mercedes Aspa est née à Hô Chi Minh-ville, avant de s'installer à Paris avec sa famille à l'âge de 14 ans. En France, elle n'a pas eu l’occasion de côtoyer beaucoup de Vietnamiens, aussi a-t-elle quasiment oublié sa langue maternelle. Mais, un évènement a totalement changé sa vie: Miss Printemps 2013, un concours organisé par l'Union des étudiants vietnamiens en France (UEVF), où elle a remporté le prix de la robe de soirée.
À partir de là, les liens n’ont cessé de se renouer. En 2015, Mercedes Aspa a décidé d'effectuer un stage de six mois au Vietnam. Et après avoir obtenu des diplômes en commerce international et en marketing à Paris et à Londres, elle a refusé plusieurs offres d'emploi en Europe, afin de retourner dans sa ville natale: Hô Chi Minh-ville.
«J'ai décidé de retourner au Vietnam pour trois raisons. La première raison c'est que le Vietnam est un pays qui se développe à 200%, c'est-à-dire que tout va très vite et qu’il y a beaucoup d'opportunités tous les jours. La deuxième raison c'est qu'ici tout le monde est très accueillant, très ouvert. On ose faire des choses, on ose avancer. C'est là que je compte prendre des risques. Et je ne vais pas attendre. Et la troisième raison c'est que je suis vietnamienne et je maîtrise aussi la langue», nous dit-elle.
À Hô Chi Minh-ville, cette ancienne étudiante de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) peut effectivement bénéficier d'énormes opportunités. Maîtrisant à la fois l'anglais, le français et le vietnamien, Mercedes a «pas mal de cordes à son arc» pour s'intégrer facilement au monde des affaires de la mégapole du Sud. Selon elle, l'Asie en général et le Vietnam en particulier sont les endroits où on a le plus de chance de voir ses espoirs se réaliser.
«À mon avis, l'Europe a eu ses heures de gloire mais actuellement, tout se passe en Asie. Au Vietnam, comme tout est imprévisible, il faut s'adapter très vite. En Europe, lorsque l'on veut recommencer quelque chose, on doit tout d'abord penser à ce que l'on pourrait perdre. Ici, il n'y a pas grand-chose à perdre. C'est pour ça que les gens osent de faire des choses et c'est pour ça que c'est dynamique. Les gens veulent bien prendre le risque de réussir ou d'échouer... », constate-t-elle.
Mescedes Aspa dans la nouvelle collection de La Pham (photo: NVCC/CVN)
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Mercedes Aspa ne se considère pas comme une Viêt-kiêu à Hô Chi Minh-ville. Vivre «à la vietnamienne» est pour elle à la fois une bonne expérience et une joie.
«J'ai plus de mauvaises expériences en France qu'au Vietnam parce que les Vietnamiens adorent les étrangers, et ils sont très accueillant. Ils aiment bien m'aider et ils essayent de m'aider. Moi, j'aime bien sortir, j'aime bien me faire de nouveaux amis, et ici, j’en ai beaucoup», nous confie-t-elle.
Mercedes cultive toujours sa passion: les défilés de mode, mais côté scène. Elle a en effet participé à plusieurs évènements en France, et a déjà posé pour certaines marques de renom telles que Chula ou La Pham.
«Au début, j’étais toute jeune, alors c’était vraiment un défi, que j’ai voulu relever… Et ça m’a plu, alors du coup, les choses se sont enchainées», nous explique-t-elle.
Outre le mannequinat qui l’accapare pas mal, Mercedes a toujours voulu être un pont qui relie la France et le Vietnam. Son projet, pour l'avenir, est de faire revivre l'artisanat vietnamien en France. «Je voudrais moderniser les produits artisanaux vietnamiens et les faire découvrir en France», nous dit-elle. Tout un programme…