Linda Nguon, la créatrice de Banh mi podcast. Photo: @banhmi.podcast |
J’ai commencé par un blog en novembre 2020 et en février 2021, j’ai décidé de lancer des podcasts en allant à la rencontre des personnes inspirantes liées à l'Asie, asiatiques ou non. Je m’intéresse notamment au mélange des cultures occidentales et asiatiques. Du coup, ce podcast se transforme aussi en vidéo, qui est ensuite publié sur ma chaîne YouTube.
VOVworld: Et pourquoi un podcast sur le mélange culturel?
Auparavant, j'étais responsable marketing de l’Asie et pour mon dernier job, j’étais basée à Bangkok. Grâce à ce travail, j’ai pu voyager un peu partout en Asie: au Vietnam, en Indonésie, en Chine et à Taiwan, entre autres. Et j’ai pu observer des cultures asiatiques qui sont vraiment différentes des unes des autres. Alors j’ai eu envie de faire une plateforme qui en parle et qui porte sur cette richesse culturelle. Cette richesse est déjà abordée en France par plusieurs médias, mais je me suis dit que j’aimerais aussi le faire de mon côté, pour pouvoir ouvrir un peu la porte vers l’Asie aux personnes qui ont un lien avec ce continent, pour y réfléchir et en discuter. Personnellement, j’aime beaucoup aller à la rencontre des autres, comprendre et connaître leurs histoires. C’est comme ça que Banh mi podcast est né.
VOVworld: Quel a été le déclic qui vous a poussée à lancer votre podcast?
L'événement qui m’a poussé à le faire… je pense que ça doit être le confinement. Dans mon cas, j’habitais à Bangkok et en mars 2020, je suis rentrée en France. Je devais m’installer au Portugal et comme le confinement est arrivé, il a bousculé mes projets, alors je suis restée en France, chez ma maman. J’ai commencé à beaucoup lire et à écrire, notamment sur ma dualité franco-asiatique: qu’est-ce qui fait que je suis une Française d’origine vietnamo-cambodgienne et quels sont mes meilleurs souvenirs de voyages et les anecdotes que j’ai pu avoir en Asie.
Épisode sur "Un orage par jour", un roman graphique illustré et raconté par Andrée Derainne portant sur ses séjours à HCMV, à la fin duquel, cheffe Linh Nguyên partage des recettes de cuisine à la vietnamienne. Photo: @banhmi.podcast |
VOVworld: Et pourquoi avoir appelé votre podcast “Banh mi”?
En fait, j’ai beaucoup mangé de banh mi. Ma mère a fait des banh mi quand on part en voyage ou pour les pique-niques. Et quand j'étais au Vietnam, je m’arrêtais souvent dans un hẻm pour acheter un banh mi à emporter et voilà c’est un plat qui m’accompagne depuis que je suis petite. De plus, c'est un plat symbolique du mélange, de la baguette française avec les ingrédients vietnamiens, celui de la France et du Vietnam, celui de l’Occident et de l’Asie, c’est que je suis en fait…Il y a aussi une amie qui m’a dit que j’étais un banh mi, et je suis tout à fait d’accord avec elle. Moi, banh mi, c’est sans doute une belle harmonie.
VOVworld: On découvre dans vos podcasts des portraits d'artistes, de chefs et d'auteurs…Comment trouvez-vous les invités de vos podcasts?
Au travers des réseaux sociaux, Instagram par exemple, grâce à cette plateforme, j’ai trouvé beaucoup d’invités parce que d’un compte à l’autre, on peut voyager et découvrir l’univers des personnes. Après ceci, j’ai également reçu des recommandations. Et les rencontres amènent plus de rencontres qui font une chaîne sans fin. Alors je n’ai pas rencontré de difficultés à trouver des invités. Cependant, je choisis les invités en fonction de leurs missions et de leurs valeurs. Je suis très sensible à la manière dont les invités vont parler. Ils n’ont pas forcément besoin d‘être connus, mais leur sensibilité, leurs émotions, leur énergie me touchent et me motivent à les inviter.
VOVworld: Si vous pouviez être votre propre invité, quelle histoire nous raconteriez-vous?
Que la vie est une belle surprise à découvrir. Quand j’étais jeune, je n’aurais jamais imaginé habiter huit ans en Asie. Je n’aurais jamais imaginé créer un média qui parle de l’Asie, de sa culture et du mélange culturel. J'ai appris la vie: On peut faire et on peut être tout ce qu’on veut. Il n’y a pas de limites et il faut vraiment oser briser toutes nos limites.
Affiche du nouveau format de Banh mi podcast intitulé Les tatas. Photo: @banhmi.podcast |
VOVworld: Combien de temps passez-vous, en moyenne, pour créer un épisode?
Je m'informe d’abord sur l’invité, ce qui prend normalement une heure. Puis, j’ai un premier contact téléphonique ou physique avec l’invité et on parle pendant une heure, voire deux heures. Après ce contact, je vais travailler sur l'interview, en effectuant des recherches, ça me prendra peut-être encore une heure. Le tournage et le temps de mise en place prennent deux voire trois heures grosso modo. Après, il y a toute la communication à venir, le montage, la communication sur les réseaux sociaux, la diffusion sur les plateformes de podcast et de YouTube. Alors en général, ça prend du temps, car il y a beaucoup de choses à faire. Mais c’est mon plaisir et je suis très contente de ce que je fais.
Le premier invité du format portrait, Hiêp Trân Nghia. Photo: @banhmi.podcast |
VOVworld: Quels sont les épisodes que vous conseillez aux auditeurs et aux auditrices qui ne connaissent pas encore le Banh mi podcast?
La première découverte de banh mi podcast? Ça dépend en fait. On a les entretiens longue durée dans lesquelles je parle avec des invités de leurs parcours, de leurs échecs et de leurs émotions. Sinon on a aussi les banh mi sounds, ce sont des épisodes courts de podcast narratif qui invitent à voyager dans 4 villes en Asie, à savoir Hô Chi Minh-ville, Hong Kong, Angkor Wat et Bangkok. C'est une co-création avec Benjamin Pham: j'écris et je pose ma voix sur le texte, et lui compose la musique et travaille l'habillage sonore. Ou il y a aussi un autre format qui vient de sortir: Les tatas, dans lequel, trois tatas sont autour d’une table et parlent d'anecdotes et de choses de la vie quotidienne avec beaucoup de légèreté. Il y a aussi un format portrait, un entretien dans lequel je suis en immersion chez mon invité, le premier invité c'est Hiêp Trân Nghia, un acteur vietnamien de 80 ans, il se confie à moi sur sa vie, sa mère, sa famille. C'est doux et intime. Banh Mi, c'est différents formats qui parle d'Asie, de cultures asiatiques selon les goûts de chacun, et surtout du partage. Donc, voilà c’est suivant le goût de chacun.