Son La s'impose comme la première province productrice d’arabica dans le nord du Vietnam. Photo: Thế Hùng / VOV5 |
Situées à plus de 900 mètres d’altitude, les plantations de Chiêng An profitent d’un climat frais et stable, particulièrement favorable à l’arabica. Les grains qui y sont produits se distinguent par des arômes fins et une acidité équilibrée, des qualités recherchées par les acteurs du café de spécialité.
En 2025, la surface cultivée dépasse 350 hectares, dont plus de 80% sont consacrés à des variétés d’arabica à haut rendement. La production moyenne atteint désormais entre 15 et 18 tonnes de cerises fraîches par hectare, soit une progression de 10 à 12% par rapport à la période 2020-2023.
Pour les autorités locales, ce développement est le fruit d’une stratégie assumée.
“Le café arabica est au cœur de notre orientation économique. La transition vers une production biologique et le remplacement progressif des anciennes variétés visent à renforcer la qualité, tout en assurant des revenus plus stables aux agriculteurs”, explique Nghiêm Van Tuân, président du comité populaire du quartier.
Au-delà d’un revenu stable pour des milliers de familles, le café Arabica est devenu un symbole identitaire et une source de fierté pour Chiêng An. Photo : Thế Hùng / VOV5 |
L'exemple de Cà Thi Thuong, cheffe du village de Tam Quynh, illustre cette transformation. Pionnière dans l'adoption des variétés d’arabica à haut rendement, elle récolte les fruits de ses efforts.
«Tam Quynh compte 772 hectares, avec une moyenne de 8 tonnes d'arabica par hectare. Cette année est exceptionnelle. Chaque foyer gagne au moins 100 millions de dôngs (environ 3.800 dollars), certains dépassent même le milliard (38.000 dollars)», se félicite-t-elle.
L’essor de Chiêng An s’inscrit dans un mouvement régional plus vaste. Avec plus de 20.000 hectares, Son La concentre près de 60% de la superficie nationale dédiée à l’arabica, s’imposant comme la capitale vietnamienne de cette espèce. À Chiêng An, plus de 700 foyers vivent directement de la caféiculture, avec un revenu annuel moyen compris entre 120 et 150 millions de dongs par ménage.
L’obtention récente d’une indication géographique renforce encore cette trajectoire.
«Notre priorité est le café de spécialité de haute qualité. Depuis l'obtention de notre indication géographique, l'Association et les entreprises s'investissent pleinement pour développer un café conforme à ce label, en assurant une transformation et une production de qualité qui préservent à la fois l'environnement et l'excellence du produit...", souligne Vuong Van Hai, président de l’Association du café de Son La.
Véritable levier économique, le café contribue à forger la notoriété de Chiêng An. Photo : Thế Hùng / VOV5 |
Mais le café ne s'arrête pas à la récolte. Toute une économie se développe autour des plantations: transformation des grains, commercialisation, tourisme agricole... Une filière complète qui offre des emplois stables aux habitants de la région.
En 2025, Chiêng An a franchi un cap technologique. Irrigation goutte-à-goutte intelligente, engrais organiques microbiens, récolte sélective, autant de pratiques qui améliorent l’uniformité des grains, leur teneur en sucre et la constance des arômes.
Planté il y a quelques années à peine, l’arabica de Chiêng An est devenu le symbole d’un renouveau agricole fondé sur la qualité et la durabilité. Au-delà des collines de Son La, c'est toute une région qui écrit son avenir dans le vert éclatant de ces plantations.