Ngô Thi Ha (photo: VOV)
|
Ngô Thi Ha et Dinh Thi Thai, qui y travaillent depuis des années, sont aujourd’hui habituées à leurs conditions de travail dures, surtout à l’éloignement de leur famille. Mais cela n’a pas toujours été le cas…
«Les premiers jours, j’avoue avoir été choquée parce que les classes sont presque toutes construites avec des bâches et des bambous… Le premier mois a été le plus difficile… Vivre loin de ma famille et devoir travailler dur, j’ai perdu 10 kg et j’ai même eu l’intention de démissionner… Mais ainsi va la vie et cela fait déjà 17 ans aujourd’hui que j’y enseigne», nous confie Ngô Thi Ha.
«Mes enfants me manquent beaucoup mais j’aime ma carrière d’enseignante et je souhaite apporter une bonne éducation aux élèves de cette commune défavorisée», partage Dinh Thi Thai.
Quant à Ngô Thi Ha, en plus d’une forte passion pour sa carrière c’est surtout le soutien de la part de sa famille qui constitue sa principale source d’encouragement.
“Heureusement, j’ai un mari qui me soutient et qui s'occupe bien de toutes les tâches ménagères afin que je puisse me vouer entièrement à mon travail», poursuit-elle.
La commune de Pa U est l'endroit où vivent principalement les La Hu. Son taux de pauvreté est supérieur à… 80%. Dans le passé, chaque fois qu’arrivait la saison agricole, les enfants locaux avaient l’habitude d’aider leurs parents dans les champs au lieu d’aller à l’école. Par conséquent, les enseignantes comme Hà et Thai ont dû venir persuader les parents d’élèves de laisser leurs enfants aller à l’école.
Dinh Thi Thai (droite) (photo: VOV)
|
Issue de l’ethnie Muong à Hoa Binh, Thai a déménagé à Muong Te et y enseigne depuis 30 ans, notamment dans les communes frontalières les plus défavorisés telles que Pa U, Ka Lang ou encore Thu Lum,. Elle et ses collègues mènent assez souvent des rencontres avec les parents d’élèves pour les encourager à envoyer leurs enfants à l’école.
«Il y avait des jours où aucun élève ne se rendait en classe et nous devions alors aller les chercher dans les champs dont l’accès est particulièrement difficile. Cela pouvait prendre des heures. Ici, nombreux sont ceux qui pensent que ce n’est pas nécessaire d’aller à l’école… Nous, les enseignantes, devons faire de notre mieux afin de convaincre les parents d’élèves de l’importance de la scolarisation pour qu’ils envoient leurs enfants en classe», fait savoir Thai.
C’est grâce aux enseignantes dévouées, comme Thai et Ha, que le taux de scolarisation de Pa U s’est progressivement amélioré, atteignant désormais 100%.
En effet, Thai et Ha œuvrent toujours activement pour améliorer la qualité de l’éducation et des conditions d’apprentissage des élèves. Pour mieux communiquer avec ses élèves et faciliter l’enseignement, Thai a également dû apprendre non seulement les coutumes et pratiques mais aussi le dialecte des La Hu.
Chaque année, grâce aux aides mobilisées par les enseignantes, les élèves reçoivent de nouveaux vêtements, livres et fournitures scolaires nécessaires. Ils bénéficient aussi des déjeuners gratuits. Ly Sa Pu, l’un des parents d’élèves, fait part de son respect et de sa gratitude envers les enseignantes.
«Nous sommes vraiment admiratifs envers ces enseignantes qui ne se soucient pas des difficultés de cette commune reculée…», déclare-t-il.
Il est vrai que les difficultés restent nombreuses ici mais Thai et Ha se sont engagées à transmettre de nouvelles connaissances et valeurs de la vie, dans l’espoir sans nul doute qu’un avenir meilleur et plus prospère se dessine pour leurs chers élèves. Pour ces deux femmes, chaque jour passé à l’école est une joie. Une aspiration à laquelle elles espèrent un jour rendre réalité.