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La cérémonie est conduite par un chaman et requiert trois plateaux d’offrandes, le premier étant destiné au génie de la forêt lui-même, le second étant réservé au génie de la terre et le troisième, au génie du climat clément. Le premier plateau, destiné au génie de la forêt, est le plus important. Il occupe la place la plus élevée sur l’autel. Avec du papier votif apporté par les villageois, le chaman confectionne 12 petits bateaux représentant les 12 mois de l’année et les installe sur l’autel.
Les offrandes bien installées, le chaman lit ses prières dans l’ordre. En invitant les divinités à venir témoigner de la dévotion des villageois, il nomme chacune des offrandes, comme l’indique Di Sao Ngan, un Nùng de Xin Mân.
«Le chaman se rend à la forêt interdite. Parmi les offrandes, il y a obligatoirement du poulet et du porc, traduisant le vœu des villageois d’en avoir abondamment tout au long de l’année. Le chaman prie les divinités de bénir les villageois, de les protéger des maladies et des catastrophes», explique-t-il.
Afin d’alléger les charges des ménages, il a été décidé que la cérémonie en l’honneur du génie de la forêt soit financée à tour de rôle. Chaque année, les familles choisies cotisent pour acheter des coqs et un cochon d’environ 50 kg qui seront abattus en offrandes. Chaque famille envoie un ou deux représentants à la cérémonie et au festin qui suit. Après la cérémonie, il est strictement interdit aux villageois d’entrer dans la forêt pour couper, ramasser du bois et chasser. Il leur est recommandé de rester à la maison et se reposer dans l’attente de la nouvelle saison agricole. Les contrevenants seront punis conformément aux dispositions du code villageois.
En plus de son caractère rituel, la cérémonie en hommage au génie de la forêt présente également une opportunité de retrouvailles villageoises, comme le fait remarquer Lù Van Duc, un villageois.
«Nous profitons de cette occasion pour sensibiliser les villageois à une très belle tradition de notre communauté, mais aussi au respect de la loi et pour les informer des programmes d’activités communautaires», dit-il.
Ainsi, le respect de la forêt et de la nature est une tradition bien ancrée chez les Nùng de Xin Mân, ardents protecteurs de l’écosystème.