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Les Co Tu possèdent trois types de tambours de tailles différentes mais qui ont tous des membranes faites de peau de muntjac, le muntjac étant une sorte de petit cervidé vivant dans des forêts humides. Cette peau a la particularité d’être très mince et de donner des sons qui portent loin. Elle est tendue grâce à des fils en rotin. Quant au fût, il est en bois. Dans un ensemble, le gros tambour est accompagné par deux autres, un moyen et un petit, et par des gongs, nous dit Pnong Plenh, un Co Tu du district de Tây Giang.
«Les tambours et les gongs sont toujours de sortie lors des fêtes, des mariages, des cérémonies de jumelage et des funérailles», affirme-t-il. «C’est le gong qui sonne le premier, suivi de la cymbale, puis du gros tambour. Les deux autres tambours ne s’y joindront qu’après».
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C’est sur cette musique que dansent les Co Tu, les filles d’abord, puis les garçons. Les filles forment le cercle intérieur, entouré et protégé par le cercle masculin, nous explique A Lang Tung, un autre Co Tu de Tây Giang.
«Il y a des tambours et des gongs, mais ce sont les tambours qui produisent les cinq ou six lignes principales. Les gongs et les cymbales marquent le tempo et répondent aux tambours», précise-t-il.
Si aujourd’hui ces percussions assument seulement leurs fonctions musicale et rituelle, dans le passé, elles constituaient un outil de communication pour les villageois qui vivaient de façon très dispersée. Ils avaient d’ailleurs inventé un code sonore selon lequel chaque nombre de salves de tambour, chaque son de gong correspondait à un événement. C’était ainsi que les villageois s’informaient les uns les autres de la tenue d’une réunion, de la capture d’un animal, ou du fait que quelqu’un était tombé malade, nous dit A Lang Tung.