Photo baoquangninh.com.vn
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Triêu Tài Cao gère neuf hectares de forêts
naturelles dans la commune de Tân Dân où il cultive toute une série de plantes
médicinales traditionnelles (Ardisia silvestris, Camellia chrysantha,
Morinda officinalis…). Les autorités locales
incitent les habitants à suivre son exemple. Son fils Triêu Tiên Lôc en est
très fier.
«Nous autres Dao détenons le remède idéal pour
le lavage du corps de la femme après l’accouchement», assure-t-il. «C’est le
moment où la femme est la plus faible et ce remède lui permettra de récupérer
rapidement. Les plantes constituant le remède poussent uniquement dans les
forêts naturelles. Vu le rythme auquel ces forêts sont exploitées, nous avons
décidé de cultiver nous-mêmes ces plantes pour conserver ce remède traditionnel
qui peut être une aubaine économique pour les familles Dao».
En plus de leurs plantes traditionnelles, les
Dao de Hoành Bô en ont importé d’autres. Ils ont même créé une coopérative
destinée uniquement à cultiver et à commercialiser des plantes médicinales. La
coopérative Khang Thinh HB cultive actuellement sur un hectare le sachi, un
abrisseau originaire d’Amérique latine qui produit de l’huile de ricin et dont
le fruit pourrait guérir certaines maladies cardiovasculaires. Un sachi peut
donner des fruits pendant vingt ans, affirme Bàn Van Mao, le directeur de la
coopérative, ajoutant que certaines entreprises ont promis d’acheter tous ses
fruits.
«Le sachi nous était il y a quelques temps une
plante inconnue. Mais après avoir pris connaissance de ses vertus
thérapeutiques et de son potentiel économique, nous avons sans hésitation
décidé de créer une coopérative pour le cultiver ici», raconte-t-il. «C’est une
plante durable et facile à soigner. Très adapté à notre région montagneuse, le
sachi pourrait aider la population locale à sortir de la pauvreté».
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Les premiers sachis ont été plantés il y a
deux mois, il faudra attendre jusqu’à la fin de l’année pour récolter les
fruits. Mais les Dao sont optimistes, d’autant plus que les autorités locales les
soutiennent dans cet investissement à long terme.
«Dans le but de préserver et de développer les
plantes médicinales, nous avons pris plusieurs mesures d’assistance en faveur
des sociétés, des coopératives et des individus qui se lancent dans ce travail»,
explique Dang Van Chuong, responsable du service médical du district. «Concrètement,
le district finance l’achat des plants à hauteur de 50-70%, la construction des
établissements de traitement et de conservation à hauteur de 50%. Nous
prévoyons également une aide financière à l’application des progrès
scientifiques et technologiques dans la production ainsi qu’à l’élaboration de
marques commerciales, l’idée étant de créer des produits typiques de la
province».
Le district de Hoành Bô ambitionne de devenir
un des plus grands centres de plantes médicinales du pays. Les autorités et la
population sont persuadées que c’est le meilleur moyen de réussir leur
transition écologique mais aussi leur développement économique.