La première séance de projection au Studio national du film documentaire et scientifique | Photo: qdnd.vn
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Les cinéphiles hanoïens ont commencé cette découverte du cinéma belge par Les fleurs amères, une production d’Olivier Meys. Les 200 spectateurs se sont plongés dans l’univers de Lina, une jeune chinoise ambitieuse, qui choisit de laisser son mari et son fils en Chine pour partir à Paris afin de leur assurer un avenir meilleur. Une fois en Europe, rien ne se passe comme prévu. Migration clandestine, mensonge, violence, insécurité… Lina aura tout vécu. Pour ne pas abandonner son rêve, elle n’aura pas d’autre choix que de se prostituer...
Les fleurs amères d'Olivier Meys
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"Ce que Lina a vécu paraît tellement vrai. À aucun moment, je n’ai eu l’impression de regarder un film. Son histoire peut être celle de n’importe qui d’entre nous. Je suis très content, en tout cas, de découvrir ce si beau film", déclare un jeune spectateur fidèle du festival international du Film d'Amour.
"Ce film me rappelle l’affaire des 39 Vietnamiens retrouvés morts dans un camion en Angleterre. L’héroïne du film est plus chanceuse que les victimes puisqu’elle finit par retrouver son mari et son fils. Mais les autres migrants clandestins, comme elle, n’ont plus aucun avenir", affirme une spectatrice qui découvre le festival pour la première fois.
"Si vous me demandez si j’aime ce film, je ne peux pas dire oui, parce que je ne peux aimer que des choses positives! Ce film m’a complètement bouleversée. L’héroïne doit se prostituer pour avoir de l’argent, pas pour elle, mais pour son mari et son fils. Franchement, chapeau! Elle vend son corps pour les gens qu’elle aime le plus. C’est vraiment l’amour avec un a majuscule", confie Dô Hông Cu, une spectatrice francophile.
L’amour avec un A majuscule! L’amour sous toutes les formes, y compris sacrificielle…
Les festivaliers ont également pu découvrir Girl, de Lukas Dhont, Nos batailles, de Guillaume Senez et C’est ça l’amour de Guillaume Burgur.
Nicolas Dervaux, directeur de la Coordination administrative de la Délégation générale de la Fédération Wallonie-Bruxelles nous explique ce choix. «La délégation Wallonie-Bruxelles promeut le cinéma francophone au Vietnam depuis une quinzaine d’années et c’est la quatrième année que nous organisons ce festival, qui connaît un succès croissant.», nous dit-il. «C’est toujours difficile de choisir les films. Il faut choisir des films qui se rapprochent culturellement, qui ont des rapports thématiques et qui peuvent toucher la sensibilité du public vietnamien... Ces quatre films mêlent des histoires d’amour, mais ils ont aussi une dimension interculturelle… Ils sont vraiment le symbole de ce que nous voulons promouvoir comme valeur auprès du public vietnamien.»
Nicolas Dervaux, directeur de la Coordination administrative de la Délégation générale de la Fédération Wallonie-Bruxelles
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Souvent occulté par les grandes productions américaines, coréennes ou chinoises, le septième art belge reste encore peu connu des Vietnamiens. Pourtant, il reste assez proche de la culture vietnamienne. Nicolas Dervaux, encore une fois:
«Notre cinéma est très apprécié par les Européens parce que c’est un cinéma vrai, un cinéma de sensibilité, un cinéma de tolérance, un cinéma qui raconte des histoires et qui met en valeur des personnages....», remarque Nicolas Derveaux. «C’est aussi très belge parce qu’on aime se moquer de soi-même et même dans les conditions les plus difficiles. C’est ce que nous partageons avec fierté avec le public vietnamien qui est aussi très sensible à la qualité du cinéma.»
Pour celles et ceux qui ont raté cette quatrième édition, pas d’inquiétude : la délégation Wallonie-Bruxelles prépare des DVD pour permettre au plus grand nombre de découvrir ces films. Ça aussi, c’est de l’amour!