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Même à plus de 60 ans, Nông Thi Hoài conserve une voix douce. Son enfance a été bercée par les mélodies de sli, luon et then, chantées par sa mère, ce qui l’a conduite à tomber amoureuse de ces airs traditionnels de sa région natale. Elle a été parmi les premières à participer à la fondation du Club de préservation des chants folkloriques de Vân Trinh. En tant que présidente, elle participe activement à l’organisation d’ateliers de chant.
«Je suis passionnée des airs folkloriques, mais ce n’est qu’en 2017, lorsque mes enfants ont grandi, que j’ai pu rassembler d’autres personnes pour créer ce club. Au début, il comptait très peu de membres. Mais aujourd’hui, nous sommes une bonne trentaine», explique-t-elle.
Chaque soir, la maison de Nông Thi Hoài s’anime de musique, de rythmes et de voix. Le Club de préservation des chants folkloriques de Vân Trinh regroupe de nombreux chanteurs talentueux et passionnés de culture locale. Il joue un rôle important dans la préservation et la promotion des valeurs de l’art populaire dans le district de Thach An, et représente souvent la commune lors des concours d’art locaux. Nông Thi Luyên, membre du club, affirme que l’existence de tels clubs permet non seulement de préserver et de valoriser les airs folkloriques, mais aussi d’enrichir la vie culturelle des habitants.
«Mme Hoài est très enthousiaste et nous encourage toujours dans nos activités. Maintenant que le club est créé, tout le monde est motivé et on répète ensemble. Même si on est fatigué, en chantant, la fatigue disparaît», partage-t-elle.
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Pour les Tày et Nùng, le chant then accompagné du luth tinh est un élément central de leur vie culturelle et spirituelle. Il existe deux styles de then dans la province de Cao Bang: à l’est, le chant est fort et vibrant, comme de jeunes hommes talentueux, tandis qu’à l’ouest, notamment dans le district de Thach An, il est doux et profond, semblable aux jeunes filles de la montagne.
Nông Thi Hoài aspire à ce que la nouvelle génération comprenne non seulement les paroles et la musique, mais ressente également la beauté de chaque chanson folklorique. Depuis que les pratiques du then des groupes ethniques Tày, Nùng et Thai au Vietnam ont été inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2019, Nông Thi Hoài y voit une grande source de motivation pour continuer à nourrir sa passion avec le Club.
«Préserver l’identité culturelle est difficile, surtout pour les pionniers comme moi, à cause des contraintes économiques. Un luth coûte entre 800.000 et un million de dôngs, mais je l’ai quand même acheté, puis prêté à d’autres membres du club. Je suis présente partout où le chant then résonne, que ce soit lors d’une petite rencontre de village ou d’une conférence de diverses associations», raconte-t-elle.
Grâce à ses efforts inlassables, Nông Thi Hoài contribue de manière significative à la préservation des pratiques du then des Tày et Nùng.