 Le poète Hoàng Nhuân Câm (Photo : VOV) |
Hoàng Nhuân Câm est l’auteur de magnifiques poèmes d’amour que connaissaient par cœur les étudiants vietnamiens des années 1990-2000. Parmi les plus célèbres, on retient Xuc xac mua thu (Le dé du printemps – 1992), Chiêc la dâu tiên (La première feuille-2007), Mây rât tho o (Les nuages indifférents – 2007) ou encore Ho hen mai cuôi cung em cung dên (Après tous ces rendez-vous manqués, finalement tu arrives – 2007).
Hoàang Nhuân Câm a également signé de merveilleux poèmes sur la guerre et la lutte pour l’indépendance du pays. Parmi eux, il y a Phuong ây (Cette direction-là), Thu mùa thu (La lettre d’automne) et Tôi không thê nào mang vê cho em (Je ne peux pas t’en ramener).
Le poète Hông Thanh Quang se souvient: «Hoàng Nhuân Câm était l’un de mes camarades les plus proches dans l’armée. En lisant ses poèmes, j’ai ressenti une folle concordance entre nos esprits. Sa disparition est une immense perte pour moi et pour ses admirateurs».
Scénariste talentueux, Hoàng Nhuân Câm a participé à l’élaboration de beaucoup d’œuvres cinématographiques très populaires au Vietnam telles que Dêm hôi Long Tri (La soirée Long Tri) et Hà Nôi mùa dông 1946 (Hanoï, l’hiver 1946). Son film Mui co chay (Le parfum de l’herbe cramée) a remporté 4 Cerfs volants d’or, l’équivalent des Césars, dont ceux du meilleur film et du meilleur scénario en 2011.
Comédien né, ses interprétations dans le film So do (Le fabuleux destin de Xuân le Rouquin) et de Nénuphar le Psychiatre dans l’émission télévisée Gap nhau cuôi tuân (Rencontre du week-end) ont été saluées.
Orateur passionnant, Hoàng Nhuân Câm séduisait son public par une voix douce et calme, une intelligence aiguisée et un humour caustique. Il a aussi co-animé de nombreuses émissions de la radio la Voix du Vietnam (VOV), comme Théâtre, La littérature pour les adolescents, Les invités ou encore Les amis littéraires.
«Hoàng Nhuân Câm était le garant du succès de nos émissions. Sa manière de commenter les œuvres artistiques était très intelligente et convaincante. Sa disparition laisse un grand vide. Ce sera difficile de trouver son remplaçant»,affirme Trân Nhât Minh, directeur du département des Lettes et des Arts de la VOV
Si ses amis et admirateurs le pleurent, Hoàng Nhuân Câm en revanche était plutôt calme face à la mort. Dans son poème Môt vi sao nua (Une étoile de plus), il affirmait qu’il ne s’agissait que d’une longue sieste.
«Si je meurs, sous le ciel bleu,
Tombe une autre étoile.
Si à moi tu penses en prenant ton café,
Bois de ma part cette étoile.»