Sut M’Dung, le village de H’Hen Niê, est très pauvre.
Là-bas, les filles sont souvent victimes de mariage et de maternité précoces et
doivent abandonner l’école bien avant les garçons. H’Hen Niê, elle, voulait changer
cette situation. Quand le jury de Miss Univers Vietnam 2017 lui a demandé ce
qu’elle comptait faire si elle remportait le titre, elle a répondu qu’elle
réserverait 70% de la somme reçue à des activités caritatives.
H’Hen
Niê lors du concours Miss Univers 2018 |
Sélectionnée
dans le top 5 du classement mondial l’année suivante, en décembre 2018, H’Hen
Niê a expliqué, lors de sa présentation au jury, que pour arriver jusqu’à ce
concours, elle avait du mener de nombreux combats, d’abord contre un mariage
précoce, puis pour poursuivre ses études et enfin pour devenir mannequin.
« Si j’ai pu le faire, vous pouvez le faire aussi ! » a-t-elle
déclaré en anglais au public. Cette phrase a fait écho auprès de ses
concitoyens qui ont récompensé sa performance à hauteur de plus d’un milliard
de dongs (38.000 euros). H’Hen Niê n’a pas oublié sa promesse et plutôt que de
conserver cette somme exclusivement pour elle, la belle a préféré l’affecter au
service de plusieurs projets communautaires : des bourses d’étude, des
petites constructions d’utilité publique, l’éclairage du village, la préservation
de l’écriture Ede… H’Hen Niê explique:
« Ce que je peux faire
pour mon village définit qui je suis. J’aimerais trouver un partenaire pour
mettre en place un programme communautaire plus vaste pour encourager les villageois à réaliser leurs
rêves ».
Dans son village, dans toute la communauté Ede et sur
les Hauts plateaux du Centre, H’Hen Niê est un exemple à suivre pour son
courage, sa détermination, sa générosité et sa simplicité. Son titre de Miss
Univers Vietnam et sa consécration à l’international ne l’ont pas changée.
Elle
est restée simple et authentique. Elle revient souvent dans son village, porte
son costume traditionnel, se rend chez d’autres villageois à moto pour leur
remettre des cadeaux. Son oncle a pleuré toutes les larmes de son corps en
recevant l’appel téléphonique de H’Hen Niê : « Tu te souviens tonton,
quand j’étais petite, je t’avais dit : donne-moi des patates douces. Quand
je serai grande, je te construirai une maison? Aujourd’hui, tu peux la
construire. Je t’aiderai financièrement ». Son rêve de petite fille est
devenu réalité. Grâce à elle, le logis délabré de son oncle a été remplacé par
une maison solide.
Les autorités de la province de Dak Lak ont attribué à
H’Hen Niê le titre d’ambassadrice de la communication pour le festival de café
de Buôn Ma Thuôt prévu du 9 au 16 mars prochain. Elle en est très fière.
« Je suis heureuse d’avoir
été nommée ambassadrice de la communication de Dak Lak, ma province natale. Je
ferai de mon mieux pour accomplir cette mission en incarnant la sincérité et
l’hospitalité des gens d’ici. Ce festival sera l’occasion de présenter le café,
la spécialité locale, mais aussi l’agriculture et les potentiels touristiques de
ma province. J’espère vivement que le tourisme permettra à la population
d’avoir de meilleurs revenus ».
En attendant, la renommée internationale de H’Hen Niê
a déjà donné lieu à un changement positif dans son propre village. Les parents
n’obligent plus leurs filles à se marier précocement ou à faire des choses
contraires à leur volonté, affirme H’uc Eban, la cheffe du village.