Le ministre de l’Agriculture et de
Développement rural Nguyên Xuân Cuong (deuxième à gauche) visite un jardin de café dans le district de Cu Mgar, province de
Dak Lak. Photo : VOV
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Pour profiter des avantages des accords de
libre-échange, une réorganisation de la filière du café, de la culture à la
commercialisation du produit, s’impose, affirme Nguyên Thê Long, de l’Institut des politiques
et des stratégies de développement agricole du Vietnam. Selon lui, les
producteurs devront désormais respecter les pratiques biologiques et
respectueuses de l’environnement et bannir les pesticides et autres engrais
chimiques. Les torréfacteurs et transformateurs devront, de leur côté,
améliorer la qualité aromatique du café et augmenter sa valeur ajoutée.
Nguyên Thê Long explique:
« Les
entreprises vietnamiennes doivent répondre aux normes imposées par les pays
importateurs ou par l’OMC et obtenir les certifications nécessaires : l’UTZ
ou encore l'Application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) ».
Le
café en séchage. Photo : VOV
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Conscientes des nouveaux enjeux, de nombreuses
entreprises se préparent à ces changements de procédés. C’est le cas de la coopérative
Sau Nhung. Située dans la province de Kon Tum, sur les hauts plateaux du Centre,
elle exploite 300 hectares de café organique. Lors d’un colloque organisé en
octobre dernier par l’Association des producteurs de café de Buôn Ma Thuôt, son
président Nguyên Tri Sau a fait savoir que la coopérative avait investi dans un
système d’arrosage automatique et un système de séchage solaire.
“Le café est le produit phare des 5 provinces du Tây
Nguyên. L’amélioration de sa qualité est donc cruciale pour augmenter ses
ventes. Les producteurs vietnamiens doivent se mobiliser s’ils veulent imposer
le café vietnamien sur le marché mondial».
Lê Duc Huy, directeur général adjoint de Simexco Dak
Lak, l’une des plus importantes entreprises exportatrices de café du pays, affirme
que l’amélioration de la qualité du café doit être un travail permanent.
“Il est extrêmement important d’améliorer sans cesse
la qualité du café vietnamien et de le promouvoir sur le marché mondial. Pour y
parvenir, il faut impliquer les cultivateurs dans une production bio et
respectueuse de l’environnement. Il faut aussi les mettre devant la nécessité
d’agir pour garder leur place dans une concurrence de plus en plus rude”.
Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture et
du Développement rural, le Vietnam a exporté 1,34 million de tonnes de café et
encaissé 2,32 milliards de dollars au cours des 10 premiers mois de 2020. Nos plus
grands importateurs sont l’Allemagne, les États-Unis et l’Italie.