Le village de Ngoc Tân est adossé au mont Dâu.
Sa population est exclusivement composée de la minorité ethnique Cao Lan. Au
centre du village se trouve la maison communale. Construite en 1803 sous le
règne du roi Gia Long et reconnue comme vestige historique et culturel de la
province de Phu Tho en 1994, elle est dédiée aux seigneurs de guerre Cao Son,
Cao Dai et Cao Dài qui ont aidé le 18ème roi Hùng à combattre les envahisseurs
étrangers. Véritable centre culturel, spirituel et social du village, la maison
communale abrite aussi de nombreux
reliques et objets dédiés aux rites traditionnels. Trân Ngoc Hoàn,
vice-président du comité populaire de la commune de Ngoc Quan, fait savoir:
«Les habitants de Doan Hùng et les
touristes aiment venir à la fête du village de Ngoc Tân pour participer aux
jeux populaires et notamment à la course sur les échasses, au tir à l’arbalète
et à la lutte à la corde. C’est un moment de grande convivialité et de belle
solidarité entre les habitants des différentes localités.»
La course sur les échasses est une
spécialité de la minorité des Cao Lan. Les enfants apprennent dès leur plus
jeune âge à les utiliser. Lors de la fête du village, ils participent naturellement
au concours qui consiste à mettre le plus de baguettes possible dans des
bouteilles. Nguyên Thi Hông Nhung, du village de Ngoc Tân, indique:
«J’ai appris à marcher sur des échasses
quand j’avais 6 ans et que j’étais interne au lycée pour les minorités
ethniques. L’important est d’arriver à se maintenir en équilibre.»
Dans le village, les Cao Lan pratiquent aussi
le tir à l’arbalète. Nguyên Van Ngoc, de la commune de Ngoc Quan, fait savoir:
«Le tir à l’arbalète n’est pas aussi difficile
qu’on pourrait l’imaginer. L’important est de se concentrer, de bien définir la
ligne de mire et surtout de ne pas trembler.»
La fête du village de Ngoc Tân se termine
toujours par le lancer de la boule d’étoffe. La boule rappelle le culte du
soleil et de la lune chez les agriculteurs. Au milieu d’un terrain, on plante
une perche en bambou de 13,5m de haut. Au sommet, on attache un cercle d’un diamètre
de 50cm sur lequel on tend un papier rouge. Le but est de déchirer le papier
rouge à l’aide de la boule d’étoffe. La tradition veut qu’en lançant la boule
d’étoffe, la tristesse, le mal, la maladie s’envolent. Lorsqu’ils ont réussi à
percer le papier, les joueurs croient que la récolte sera abondante et que
l’année à venir sera prospère et heureuse. Sâm Xuân Sinh, le patriarche du
village de Ngoc Tân, explique:
«Les villageois jouent à lancer la boule
d’étoffe au printemps lors des fêtes et des mariages. C’est l’occasion pour les
jeunes de connaître les jeux des minorités ethniques et des Cao Lan.»
La fête terminée, les villageois entament
avec enthousiaste la nouvelle année de travail. Les touristes, eux, sont ravis
d’avoir partagé des moments uniques avec les Cao Lan.