«Ce sont des artistes prometteurs qui ont un esprit ouvert sur les traditions. Ils pensent, et à raison, que les traditions ne sont pas figées. Elles se sont construites à travers des milliers d’années et continuent d’évoluer pour s’adapter à la vie contemporaine».
C’est l’avis de Dô Xuân Son, musicien de son état et conseiller du projet «L’avenir des traditions». Passionné de musique expérimentale, il aime s’inspirer des traditions pour en faire quelque chose d’innovant.
Ngô Thu Huong, une des membres du groupe, est peintre depuis six ans et a participé à plusieurs expositions dans le pays comme à l’étranger. Lors de l’exposition, elle a projeté une vidéo sur un écran en soie naturelle. Intitulée «Morceaux de dialogue», sa vidéo est composée de dialogues extraits d’œuvres littéraires écrites pendant la guerre, mais aussi de «Quan Âm Thi Kinh», un classique du répertoire du chèo (théâtre chanté traditionnel du Nord). À travers cette vidéo, elle présente la conception du bonheur par des femmes de différentes générations.
«Mon point de vue sur les traditions a beaucoup évolué. Auparavant, je croyais que c’était quelque chose de très strict, mais maintenant je pense que je peux jouer avec des matières traditionnelles en y apportant ma touche personnelle. Même si je garde certaines choses telles quelles, j’aime aussi en renouveler d’autres».
Tuân Ni, étudiant en musique, a quant à lui, proposé une œuvre qu’il qualifie de «cai luong minimaliste», le cai luong étant la forme de théâtre chanté populaire du Sud.
«Dans cette pièce de “cai luong contemporain”, j’utilise des techniques du cai luong traditionnel en leur donnant l’aspect moderne du minimalisme. C’est ma vision de l’avenir du cai luong. Vous avez donc des mélodies instrumentales de cinq secondes qui se répètent. Cette répétition et le déphasage des mélodies créent un air complètement nouveau».
Hà Thuy Hang, responsable du projet «L’avenir des traditions», explique sa motivation:
«Je souhaite valoriser et promouvoir les valeurs traditionnelles auxquelles je tiens énormément. Et l’on ne peut créer sur la base des traditions que si on les connaît parfaitement».
L’avenir des arts traditionnels dépend de ces jeunes motivés. Et de leur capacité à motiver les autres.