Des militaires américains. Photo: Reuters |
«À la demande de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, le président a approuvé le déploiement de forces américaines, qui seront défensives par nature, et principalement axées sur les forces aériennes et la défense antimissile», a annoncé le ministre américain de la Défense Mark Esper. Rappelant la destruction, en juin dernier, d’un drone américain par les forces iraniennes, et la saisie de tankers en mer d’Oman, le ministre américain de la Défense a estimé que l’attaque du 14 septembre «représente une escalade spectaculaire de l’agression iranienne».
Une tension accrue
«C'est une première mesure que nous prenons en réponse à ces attaques», a-t-il ajouté, n'excluant pas le déploiement d'autres moyens, mais espérant que cela suffise».
Le nombre exact des troupes et le type d'équipement envoyés en renfort n'ont pas encore été décidés, mais il s'agira d'un déploiement «modéré», a précisé le chef d'état-major américain, le général Joe Dunford.
Selon certains pays, la décision américaine pourrait envenimer les tensions au Moyen-Orient. En effet, le président iranien Hassan Rohani a affirmé le 22 septembre que la présence de forces étrangères dans le Golfe accroît l'insécurité énergétique et maritime, et a mis en garde contre une «course aux armements» imminente dans la région». Il a invité les pays riverains du Golfe à coopérer «pour maintenir la sécurité régionale». Le 21 septembre, le chef des Gardiens de la révolution Hossein Salami a fait savoir que tout pays qui attaquerait la République islamique d'Iran verrait son territoire devenir «le principal champ de bataille» du conflit. "Nous ne permettrons jamais qu'une guerre empiète sur le territoire de l'Iran", a-t-il ajouté.
C’est dans un contexte très tendu que l’Iran a organisé des parades militaires à Téhéran et dans plusieurs villes du pays. Dans le cadre d’une exposition intitulée Hunting Vultures, l'Iran a exposé les débris d'un drone militaire américain, abattu en juin par la défense aérienne iranienne, au-dessus de ses eaux méridionales. Ces démonstrations de force sonnent comme une mise en garde contre toute action militaire dirigée contre le pays.
Le maintien de la présence américaine au Moyen-Orient
Malgré ces mises en garde, Washington est bien décidé à maintenir sa présence au Moyen-Orient pour défendre ses intérêts. En effet, un retrait américain rendrait la situation plus complexe compte tenu que plusieurs pays, notamment la Chine, cherchent à développer leur influence dans la région. Avec 40% de pétrole brut importé des pays du Golfe, la Chine est la plus importante importatrice mondiale de pétrole. Depuis plus d’une décennie, Pékin renforce sa présence militaire hors de son territoire, et notamment dans le Golfe. Des navires chinois participent aux opérations de surveillance contre la piraterie au large de la Somalie, elle a construit des «ports civils» dans l’Océan indien et sa base militaire à Djibouti lui permet de consolider sa capacité militaire.
Les relations entre les États-Unis et l’Iran se sont très nettement dégradées depuis ces dernières semaines. L’opinion espère toutefois que les deux parties ne ménageront pas leurs efforts pour apaiser la situation et éviter l’embrasement.