Photo d'illustration
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Les tensions s’aggravent…
Le régime syrien soutenu par la Russie a déclenché en décembre une offensive dans la province d’Ibleb pour reprendre ce dernier bastion rebelle et jihadiste. Ces dernières semaines, Damas a conquis près de la moitié de cette province, et continue d'avancer sur le terrain.
Ankara accuse Moscou d’avoir violé l’accord de Sotchi conclu par les deux pays en 2018. Il s’agit d’un accord prévoyant la fin des combats et l'établissement de postes d'observation turcs dans la région d'Idleb, mais cet arrangement a volé en éclats ces dernières semaines et les deux parties s'en rejettent la responsabilité. «En violation des accords de Sotchi, la partie turque continue de soutenir des groupes armés illégaux dans la zone de désescalade d'Idleb par des tirs d'artillerie», a ainsi déclaré le ministère russe de la Défense, indiquant que la Turquie avait également recours à des drones.
… et rendent tout compromis difficile
Face à l’escalade des tensions à Idleb, quatorze ministres des Affaires étrangères de pays membres de l'Union européenne ont demandé, mercredi 26 février, au gouvernement syrien, à ses alliés russes, mais aussi à la Turquie, de mettre fin à l’offensive en cours. Ils exigent le retour aux termes de l'accord de cessez-le feu de 2018. Le même jour, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exclu de faire «le moindre pas en arrière» face au régime de Bachar al-Assad dans la Nord-Ouest de la Syrie et réitéré son ultimatum aux forces du régime syrien de se retirer de certaines positions d'ici fin février.
Mardi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov avait pour sa part, rejeté les appels au cessez-le-feu, estimant que ce serait une «capitulation face aux terroristes», et appelant la partie turque à cesser de soutenir les actions des groupes terroristes et de leur donner des armes.
Cette guerre de mots rend difficile un éventuel compromis entre Moscou et Ankara qui poursuivent néanmoins leurs négociations, compte tenu de leur coopération économique par ailleurs fructueuse.
Sur le terrain, les violences tuent encore des civils et ont fait près d’un million de déplacés. L'ONU a prévenu au début de semaine que les combats se rapprochaient «dangereusement» des camps de déplacés, et qu’ils risquaient de provoquer un «bain de sang».