Réunion G7-ASEAN: premier pas vers une coopération plus étroite

Quang Dung
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(VOVWORLD) - Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont réunis, le week-end, à Liverpool, dans le nord du Royaume-Uni. Et pour la première fois, leurs homologues de  l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), à l’exclusion du Myanmar, ont été invités à y participer. Une invitation qui souligne la volonté du G7 de resserrer les liens économiques et politiques avec les pays aséaniens.
Réunion G7-ASEAN: premier pas vers une coopération plus étroite - ảnh 1Photo: TTXVN
L’ASEAN, un partenaire désormais incontournable

Signe de l’inclinaison du gouvernement anglais vers l’Indo-Pacifique, le Royaume-Uni qui assume la présidence tournante du G7 a décidé d’inviter leurs homologues des pays de l’ASEAN à participer au sommet de Liverpool.

Cette première participation des ministres de l’ASEAN illustre le rôle croissant de l’ASEAN sur la scène internationale tant au niveau économique qu’au niveau géopolitique. L’ASEAN dont les pays membres connaissent une forte croissance économique est appelée à devenir l’une des régions de développement économique les plus dynamiques du monde. Cumulant une population de près de 700 millions d’habitants et un PIB total de plus de 2.500 milliards de dollars, l’ASEAN représente un immense marché. La pandémie de Covid-19 a révélé aux grandes économies la nécessité de diversifier leurs sources d’approvisionnement pour ne pas être dépendantes d’une poignée d’entreprises. Forts de ce constat, les pays du G7 commencent à repenser leur stratégie d’approvisionnement et à s’ouvrir aux entreprises de l’ASEAN.

Mais l’intérêt du G7 pour l’ASEAN dépasse largement le seul cadre économique et revêt une forte connotation géopolitique.

L’Asie du Sud-Est représente en effet une zone hautement stratégique où les États-Unis et la Chine entendent renforcer leur influence. Tous les pays du G7, a fortiori les États-Unis et le Royaume-Uni, souhaitent améliorer leurs relations avec l’ASEAN pour servir leurs objectifs géopolitiques respectifs. Washington et Londres estiment également nécessaire de rassurer les pays aséaniens au sujet d’Aukus, leur nouvelle alliance militaire avec l’Australie qui a conduit ce voisin de l’ASEAN à s'équiper en sous-marins nucléaires. Pour les experts, cette réunion n’est qu’une première démarche du G7 pour obtenir le soutien de l’ASEAN. En effet, suite à la réunion, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a entamé une tournée en Asie du Sud-Est et le président Joe Biden s’apprête à inviter les dirigeants de l’ASEAN à participer à un sommet prévu au début de l’année 2022 aux États-Unis.

Un rapprochement gagnant-gagnant

Le G7 représente environ 50% du PIB mondial. La perspective de coopération avec l’ASEAN est énorme. En plus de la diversification des chaînes d’approvisionnement stratégiques, la coopération G7-ASEAN peut  se concentrer sur le développement des infrastructures, l’investissement et les énergies renouvelables afin d’aider les pays aséaniens à mettre en œuvre leurs engagements en matière de réduction des émissions de carbone. Les pays de l’ASEAN, dont la plupart sont des pays en développement avides d’investissements et de compétences de gestion moderne, peuvent attendre beaucoup de la stratégie «Reconstruire un monde meilleur» du G7, qui doit mobiliser environ 40.000 milliards de dollars pour financer des projets d’infrastructures, de technologie, de gouvernance durable et respectueuse de l’environnement.

La santé pourrait aussi être un domaine phare de la coopération bilatérale. Si le G7 a fourni des vaccins anti-Covid-19 à plusieurs pays aséaniens, il pourrait à terme leur transmettre des brevets de fabrication et créer des centres de production vaccinale en Asie du Sud-Est.

Lors de la réunion du 12 décembre, le G7 et l’ASEAN ont également convenu d’investir dans les nouvelles technologies et l’innovation, de développer l’économie numérique et l’économie verte, et d’optimiser la résilience face aux changements climatiques. Concernant la question en mer Orientale, les deux parties ont insisté sur la nécessité de maintenir la paix et la liberté de navigation maritime et aérienne dans cette zone maritime. Ils ont appelé les pays concernés à faire preuve de retenue et à régler leurs différends par les voies diplomatiques conformément au droit international, et à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.

Dans sa lettre d’invitation adressée aux participants de la réunion G7-ASEAN, la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a dit vouloir « encourager les pays partageant les mêmes idées à travailler ensemble en faisant valoir leurs atouts». La première rencontre a été concluante, et les pays du G7 et de l’ASEAN sont prêts à aller de l’avant.

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