Le 13e Congrès national du Parti communiste vietnamien, janvier 2021. Photo: VOV |
C’est lors de son 13e Congrès national, en 2021, que le Parti communiste a fixé le cap de 2045 pour faire du Vietnam un pays développé à revenu élevé, comme nous le rappelle le docteur Nguyên Van Dang, du département Administration publique et Politique, à l’Académie nationale de politique Hô Chi Minh.
«Notre leader a parlé d’une nouvelle ère, expliquant que la période à venir serait pour le Vietnam une période d’ascension nationale. Ce qui signifie en clair que des avancées révolutionnaires devront être réalisées pour permettre au pays d’échapper au piège du revenu intermédiaire pour ensuite intégrer le groupe des pays développés. Pour être reconnu en tant que pays développé, notre revenu moyen par habitant devra dépasser les 12.500 dollars par an, l’indice de développement humain, qui est aujourd’hui de 0,7, devra être supérieur à 0,8. En d’autres termes, la nation toute entière devra redoubler d’efforts pour élever la position du pays», souligne-t-il.
D’après Nguyên Van Dang, le contexte actuel exige du Vietnam et notamment de ses dirigeants qu’ils trouvent des moyens et des solutions qui ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui ont bien marché dans le passé. En tant que dirigeant et gouvernant, le Parti communiste vietnamien se doit de procéder à des réformes structurelles pour stimuler le développement national.
«Le secrétaire général, Tô Lâm, a souligné le besoin de réformes globales et fortes, qui ne portent pas seulement sur la façon dont le Parti dirige le pays, mais aussi sur la structure et le modèle du système politique et de l’appareil d’État, ainsi que sur la réflexion, l’élaboration et l’exécution des décisions politiques. Ces instructions du secrétaire général devraient constituer une base sur laquelle chaque personne, chaque établissement peut s’appuyer pour identifier ce qu’il y a à réformer dans sa sphère d’activité, et ce faisant, contribuer au développement commun du pays», affirme Nguyên Van Dang.
Selon plusieurs études, pour devenir celui d’un pays développé à revenu élevé d’ici 2045, le PIB vietnamien devra enregistrer une croissance moyenne et soutenue de 7% par an. Cela nécessite la mise en place de politiques ciblées sur l’industrialisation, soutenant les petites et moyennes entreprises, améliorant les marchés des facteurs de production et investissant dans la recherche et développement. L’économie vietnamienne devra passer d’un modèle de croissance basé sur les «intrants» vers un modèle de croissance basé sur l’innovation, sur le capital humain, sur l’efficacité du marché du travail et des capitaux, sur la compétitivité et l’application technologique. De plus, le pays devra améliorer son cadre juridique et le niveau de qualification de ses ressources humaines tout en consolidant son système d’innovation national.
D’après Trân Van Tho, professeur honoraire à l’université Waseda du Japon, au cours de la décennie à venir, l’extension de l’industrialisation, la restructuration de l’agriculture et des réformes institutionnelles visant à mieux répartir les ressources pourraient permettre d’augmenter la productivité nationale. Mais Trân Van Tho a également conseillé aux autorités vietnamiennes de préparer une ère de croissance basée sur l’innovation pour la décennie 2030 et au-delà.
Il reste deux décennies avant l’échéance 2045. Les défis sont certes nombreux, mais sous la direction du Parti communiste vietnamien, le peuple est prêt à les relever.