Au gazoduc Yamal-Europe près de Nesvizh, en Biélorussie. Photo d'illustration: Reuters |
De nombreuses données récemment publiées montrent que les prix du carburant aux États-Unis et en Europe restent bien plus élevés qu’à la même période en 2021, entraînant une inflation record. À cela s’ajoute la multiplication des vagues de chaleur exceptionnelle, qui a obligé les deux côtés de l’océan Atlantique à mettre en œuvre de nombreuses mesures pour garantir la sécurité énergétique.
Flambée des prix de l’énergie
Avant la dernière semaine de juillet, le prix de l’essence aux États-Unis a connu pendant 35 jours une baisse record, passant d’un sommet historique de 5,01 dollars le gallon à la mi-juin à moins de 4,5 dollars le gallon. Lors d’une réunion virtuelle avec ses conseillers économiques pour discuter du prix de l’essence, le président américain Joe Biden a affirmé que les prix de l’essence dans certains endroits avaient chuté de près d’un dollar. Les Américains peuvent désormais acheter de l’essence pour moins de 3,99 dollars dans plus de 30.000 stations-service dans au moins 35 États, s’est-il alors félicité.
Cependant, selon les économistes, le prix de 4 dollars le gallon est deux fois plus élevé qu’au moment où le président Biden a pris ses fonctions en janvier 2021. C’est ce qui préoccupe le plus les électeurs américains. Bien évidemment, l’administration Biden est très consciente de cette question, surtout dans le contexte où il reste plus de 3 mois avant les élections de mi-mandat du Congrès.
En Europe, la situation est encore plus inquiétante. Le prix des carburants, en particulier du gaz, est désormais plus élevé qu’en 2021 et les années précédentes. En particulier, en raison d’une forte chute des approvisionnements en provenance de Russie, l’Europe craint une pénurie de carburants cet hiver.
L’Allemagne, la plus grande économie de l’Union européenne, a annoncé le 21 juillet dernier qu’elle allait verser 15 milliards d’euros à Uniper, l’un des plus grands importateurs de gaz au monde. Trois jours plus tôt, Uniper avait annoncé subir une perte de plusieurs dizaines de millions d'euros par jour depuis la coupure du gaz russe vers l’Allemagne, en juin. Le groupe a dû acheter du gaz cher au comptant pour compenser le manque à gagner et a épuisé le crédit de deux milliards d’euros que lui avait accordé la banque publique allemande KfW.
De nombreux pays européens sont secoués par de multiples vagues de chaleur les plus sévères depuis des décennies. En France, pour réduire la consommation énergétique, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé le 24 juillet que les magasins climatisés seraient obligés à fermer leurs portes et à réduire leur publicité lumineuse, sous peine d’amendes.
Une station-service à Los Angeles, aux États-Unis. Photo d'illustration: AFP/ TTXVN |
Des solutions…
Le président américain Joe Biden s’est récemment rendu au Moyen-Orient pour exhorter les gros producteurs de pétrole à augmenter leur production afin de faire baisser le prix des carburants dans le monde. Les États-Unis travaillent actuellement en étroite collaboration avec le Canada pour promouvoir un nouvel accord sur la politique énergétique avec le Mexique, et ce afin d’aider les entreprises américaines à pénétrer à ce marché potentiel de l’énergie.
En Europe, la réponse est encore plus urgente. Selon l’agence de presse Bloomberg, les pays européens ont augmenté leurs achats de pétrole brut du Moyen-Orient pour compenser la réduction de l’approvisionnement russe, en représailles aux sanctions imposées par l’Occident. Fin juillet, la quantité de pétrole brut du Moyen-Orient vers l’Europe est deux fois plus élevée que celle de toute l’année 2021.
Cependant, alors que plusieurs pays baissent leurs achats de carburants de la Russie, la Hongrie a décidé d’acheter 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel à la Russie, en plus des quantités déjà prévues dans les contrats à long terme. La Hongrie est le pays européen le plus réticent à imposer des sanctions énergétiques à la Russie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a affirmé le 15 juillet que l’Union européenne s’était tiré «une balle dans le poumon» avec les sanctions contre la Russie. Le 23 juillet, il a continué d'affirmer que les sanctions n’étaient pas la solution à la crise ukrainienne ni à la situation difficile actuelle en Europe. De nombreux experts internationaux apprécient l’approche du dirigeant hongrois face au problème. Ils estiment que la position de la Hongrie devrait être sérieusement prise en compte lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’Énergie sur l’approvisionnement en gaz qui se tiendra ce mardi 26 juillet en Belgique.