Le rapport, intitulé «Feuille de route de la neutralité carbone», présente des scénarios et les actions nécessaires pour que le monde atteigne les objectifs de l'Accord de Paris de 2015, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

Selon l'AIE, le monde a encore une chance de respecter cet objectif, grâce au développement plus rapide que prévu des sources d'énergie propres, notamment de l'énergie solaire. Le rapport estime que la demande de combustibles fossiles diminuera de 25% au cours de cette décennie, entraînant une réduction des émissions de CO2 de 35% d'ici 2030.

Le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, a déclaré que les États-Unis et l'Union européenne devraient atteindre la neutralité carbone en 2045, soit cinq ans plus tôt que leurs engagements actuels. Pour la Chine, deuxième économie mondiale, l'AIE recommande d'anticiper la neutralité carbone de 10 ans, soit en 2050 au lieu de 2060. Le directeur de l'AIE a également insisté sur la nécessité d'une coopération internationale pour faire face au défi commun du changement climatique et a exhorté les pays à mettre de côté les tensions géopolitiques. 

"Malheureusement, je constate qu'actuellement, les tensions géopolitiques entre les pays sont assez graves. C'est pourquoi je demande aux gouvernements de mettre de côté les questions géopolitiques, afin qu'il y ait une coopération internationale pour répondre au défi commun de l'humanité, car le changement climatique ne fait pas de distinction entre les êtres humains, les pays, les continents ou les zones géographiques", dit-il.

Le rapport estime qu'à partir du début de la prochaine décennie, le monde devra investir environ 4.500 milliards de dollars chaque année dans la transition vers une énergie propre. Ce chiffre est 2,5 fois plus élevé que l'estimation précédente de l'AIE (1.800 milliards/an). L'AIE appelle également les pays à dépenser 75 milliards de dollars chaque année pour réduire les émissions de méthane de 75% d'ici 2030.