Saaniq, la fête du riz des Cor

Vinh Thông
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(VOVWORLD) - Les Cor sont une des communautés ethniques vivant dans les districts montagneux de la province centrale de Quang Ngai. L’une de leurs fêtes traditionnelles les plus importantes de l’année est la fête du riz, qui a lieu un mois avant le Nouvel an lunaire.
Saaniq, la fête du riz des Cor - ảnh 1Saaniq, la fête du riz des Cor (Photo: VOV)

Les Cor récoltent leur riz entre la fin du 10e mois et le début du 11e mois lunaire. Une fois que tout le riz a été récolté, les villageois se réunissent et décident d’un jour ou plutôt de trois jours consécutifs - et fastes naturellement!... - pour organiser la fête Saaniq.

Le premier jour au matin, ils iront au champ pour cueillir le «riz sacré» qui servira à la cérémonie de culte du génie du riz. Le patriarche villageois est le premier à y aller, suivi par les familles qui se succèdent. L’après-midi, les femmes pilent du riz gluant pour en faire des gâteaux, en chantant. Les hommes, eux, tressent des plateaux en bambou sur lesquels seront déposées les offrandes. Pour eux, ce n’est pas du travail, mais du plaisir partagé toute la nuit durant, comme nous le confie Hô Thi Lan, une Cor du district de Trà Bông.

«Nous avons déjeuné avant de venir ici confectionner ensemble les gâteaux qui serviront demain à la fête Saaniq», dit-elle.

Saaniq, la fête du riz des Cor - ảnh 2Photo: VOV

Le deuxième jour, dès 4h du matin, les villageois rendent hommage à la déesse du riz. Sur des feuilles de bananier sauvage, ils déposent comme offrandes des oiseaux, des animaux, de l’alcool et des feuilles de bétel… Voilà pour la déesse ! Le dieu du riz, lui, a droit à un porc et un coq vivants. Après les prières, ces animaux seront abattus et bouillis avant d’être présentés en offrandes une nouvelle fois, cette fois-ci à toutes les divinités et à tous les ancêtres. Descendus de l’autel, ils seront ensuite partagés entre villageois.

Le soir, toutes les familles se retrouvent chez le patriarche villageois pour une autre cérémonie de culte, en l’honneur du génie Garu. Chaque maître de famille vient avec les pattes du coq qu’il a utilisé dans la cérémonie précédente et qu’il montre alors au patriarche. D’après la croyance populaire, le seul fait d’examiner ces pattes permet au patriarche villageois de prédire l’avenir de la famille qui les lui a apportées.

Après cette séance de divination, le patriarche priera les divinités de bénir la prochaine récolte. Ainsi prendra fin la partie rituelle, viendra alors la partie festive.

Les villageois, endimanchés pour la circonstance, se retrouvent autour de la perche rituelle qui a été érigée au milieu de la cour. Ils dansent, chantent et jouent à des jeux traditionnels avec le bâton, l’arc ou le gong. Au troisième et dernier jour de la fête, les Cor vont ensemble au champ pour semer les premières graines de l’année.

Pour Cao Van Chu, directeur adjoint du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Quang Ngai, préserver la fête Saaniq et l’identité culturelle des Cor en particulier et des minorités ethniques en général est une priorité absolue.

«Les Cor ont eux-mêmes changé la façon dont ils organisent leurs fêtes et notre mission consiste à les aider à préserver quand même l’essence de leur culture, à faire en sorte qu’acculturation ne rime pas avec perdition culturelle», indique-t-il. «Ce qui nous paraît le plus difficile actuellement est de restaurer une maison Cor traditionnelle. Pourquoi est-ce difficile? Tout simplement parce qu’on n’en a plus vu depuis au moins une trentaine d’années».

Si restaurer une maison ancienne est difficile, veiller à la perpétuité des traditions l’est encore plus. Mais quand la volonté politique coïncide avec le souhait populaire, rien n’est impossible.

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