Mai 1945. Le Président Hô Chi Minh et ses disciples s’arrêtent à Nà Kiên, un petit village rattaché à la province de Bac Kan. Ils ont choisi de passer la nuit chez l’oncle de Ma Van Vàng. Du haut de ses 13 ans, Ma Van Vàng s’est porté volontaire pour participer à la garde du dirigeant.
Ma Van Vàng. Photo: VOV |
«Le Président Hô Chi Minh est resté trois jours. Je me rappelle le jour de son départ. Les femmes qui cuisinaient pour les maquisards ont formé une sorte de haie d’honneur le long du chemin de sortie. Le Président a serré la main de chacun d’entre nous et nous a dit de nous unir. Union, union, grande réunion. Réussite, réussite, grande réussite, a-t-il affirmé. J’ai entendu les adultes dire que sous sa direction, les Vietnamiens finiraient par reconquérir leur indépendance et sortir de la servitude», nous raconte Ma Van Vàng.
Quelques jours après, la délégation du Président arrive à Kim Long, un village rattaché à la commune de Tân Trào, dans la province de Tuyên Quang. Au début, il séjourne dans la maison sur pilotis située à côté de celle de Hoàng Ngoc, alors âgé de 9 ans. Hoàng Ngoc affirme n’avoir rien oublié de la journée du 16 août 1945, où des villageois sont venus offrir des vivres et célébrer le congrès national tenu à la maison communale de Tân Trào, et où le général Vo Nguyên Giap a lu à haute voix l’ordre militaire numéro 1 du Comité de l’insurrection nationale, enjoignant à l’armée d’avancer en direction de Hanoï.
La maison communale de Tân Trào. Photo: VOV |
«Ce jour-là, les soldats étaient en rangs au pied de ce banian et chantaient la marche militaire, futur hymne national. Après le chant, le général Vo Nguyên Giap a lu l’ordre militaire numéro 1 et tous les soldats ont juré de le suivre en levant le poing. Le général a tiré trois coups de feu et la troupe s’est avancée en direction de Thai Nguyên puis de Hanoï. Avec les villageois et les participants au congrès national, on a suivi attentivement cet évènement», déclare-t-il.
En quatre jours, du 20 au 23 août, les habitants des provinces du Viêt Bac se sont emparés du pouvoir. Nguyên Chuc, un habitant de la province de Cao Bang, se souvient.
Nguyên Chuc. Photo: VOV |
«J’avais 11 ans et j’ai vu les habitants de mon district, Thach An, descendre dans la rue pour réclamer que le pouvoir soit remis au peuple. Nous sommes fiers de notre province, Cao Bang, bastion de la révolution qui a accueilli le Président Hô Chi Minh à son retour de Chine, en 1941», dit-il.
Malgré leurs âges avancés, Ma Van Vàng, Hoàng Ngoc et Nguyên Chuc restent vifs. Ils continuent de faire part à leurs descendants et à qui le veut de leur vénération et de leur confiance absolue envers le Président Hô Chi Minh, le Parti communiste et la révolution.