Une femme Tày du village de Nghia Dô (district de Bao Yên) (photo: dangcongsan.vn)
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La brocatelle fait partie des fleurons l’artisanat local. Elle s’exporte d’ailleurs vers les États-Unis, l’Italie, la France, le Japon, l’Australie... Le tissage, lui, se pratique dans certains villages peuplés de minorités ethniques, tels que Ngai Trô (commune de Y Ty), Ni Xi (commune de Pha Long), Nghia Dô (district de Bao Yên), Ta Van (bourg de Sapa), ou encore Ta Gia Khâu (district de Muong Khuong)...
Pour ce qui est des bâtonnets d’encens, ils sont fabriqués par les Giay du district de Bat Xat ou bien par les Mông du district de Si Ma Cai. De leur côté, les Hà Nhi des communes de Y Ty (district de Bat Xat) et de Muong Bo (bourg de Sa Pa) sont réputés pour leur vannerie traditionnelle. Les produits qui sortent des ateliers de Muong Bo sont aussi riches que variés et offrent un beau mélange de tradition et de modernité. Ils sont le résultat d’un véritable travail d’équipe, comme nous le fait remarquer Nông Van Hoc, qui est membre du club de vannerie de la commune.
«Chacun prend en charge d’une étape. Si on travaille tous ensemble, c’est pour optimaliser la qualité des produits», nous dit-il.
Les Hà Nhi de la commune de Y Ty sont réputés pour leur vannerie traditionnelle (photo: baodantoc.vn)
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À Vo Lao, qui est une commune du district de Van Bàn, le tissage de brocatelles et la confection de costumes traditionnels Tày permettent à au moins quatre foyers de vivre confortablement. Celles qui pratiquent ces métiers - que des femmes… - savent qu’elles feront mouche auprès des touristes et c’est bien volontiers qu’elles s’y adonnent, si l’on en juge par les propos de Hoàng Thi Truc, l’une d’elle.
«On a à cœur de s’entraider dans le travail. Ce sont des métiers qui ne sont pas trop pénibles et qui nous garantissent des revenus stables. On doit juste marquer une pause quand arrivent les récoltes», nous raconte-t-elle.
Doan Van Vinh, le vice-président du comité populaire de la commune de Vo Lao, a de quoi se réjouir: avec leur artisanat traditionnel, les Tày ont un réel potentiel à exploiter.
«C’est une filière qui propose non seulement des produits originaux, mais aussi des emplois pour les habitants locaux. Les autorités encouragent les artisans chevronnés à transmettre le savoir-faire aux jeunes générations pour qu’elles perpétuent l’identité culturelle traditionnelle de leur ethnie», nous explique-t-il.
À ce stade, Lào Cai a déjà 120 produits à présenter dans le cadre du programme «À chaque commune son produit». D’ici à 2025, la province envisage de certifier une trentaine d’autres produits.
Conformément à la stratégie de développement des métiers locaux qu’elles comptent déployer jusqu’en 2035, les autorités locales ont décidé de faire de la préservation et de la valorisation des valeurs culturelles des ethnies minoritaires l’un des chevaux de bataille du développement durable.