Autre époque, autre combat…

Trân Long
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(VOVWORLD) - Certains endroits sont marqués du sceau de l’Histoire. Ainsi en va-t-il de Muong Chanh, qui fut en son temps l’un des grands théâtres de la lutte pour l’indépendance et qui aujourd’hui est l’un des fers de lance de la nouvelle ruralité.
Autre époque, autre combat…
Autre époque, autre combat… - ảnh 1Aujourdhui, Muong Chanh est une commune qui répond aux normes de la nouvelle ruralité (photo: VOV)
Muong Chanh, donc, une commune de la province septentrionale de Son La. Non loin de là, se dressent les ruines de la tristement célèbre prison éponyme, où furent incarcérés des milliers de patriotes… Les autorités coloniales de l’époque étaient à mille lieux de se douter que le régime de bagne auquel ils soumettaient les indépendantistes allait faire d’eux des révolutionnaires endurcis…

Dès 1943, d’anciens prisonniers décident de faire de Muong Chanh, qui n’est alors qu’une petite bourgade livrée à la rapacité de notables corrompus, une base stratégique. Pour ses habitants, c’est déjà une petite révolution, qui préfigure la grande... Lo Van Môc, 85 ans aujourd’hui, s’en souvient encore…  

«À l’époque, ceux qui faisaient office de chefs de hameaux ne pensaient qu’à s’en mettre plein les poches: il leur suffisait, pour ça, d’augmenter les impôts à leur guise… C’était du véritable banditisme organisé. Sans compter que beaucoup de jeunes étaient arrêtés et envoyés dans des plantations où ils devaient travailler comme de vrais esclaves. Moi-même, j’ai dû travailler très dur pendant plusieurs mois», nous raconte-t-il. 

L’insurrection générale d’août 1945 achèvera de faire de Muong Chanh un bastion avancé de la liberté…

Et aujourd’hui, qu’en est-il? Eh bien aujourd’hui, Muong Chanh est une commune qui répond aux normes de la nouvelle ruralité, et ce depuis le début de l’année 2018. Les 12 villages qui la composent sont tous reliés entre eux par des routes bétonnées et ont tous accès à l’électricité. Mais ce n’est pas tout. En 2020, le revenu annuel moyen des habitants de la commune était de 43 millions de dôngs, soit 1’équivalent de 1.600 euros. Quant au taux de foyers pauvres, il n’est plus que de 3%...

Autre époque, autre combat… - ảnh 2À Muong Chanh, le taux de foyers pauvres est seulement à 3% (photo: VOV)

Pour Lo Manh Quyêt, qui est à la tête de l’une d’entre elles, les sept coopératives agricoles qui ont été créés à Muong Chanh ne sont évidemment pas étrangères à ce tableau flatteur… 

«Le concept même de coopérative s’inscrit tout à fait dans les traditions révolutionnaires: il s’agit de s’entraider pour tirer profit d’un bien commun…», nous fait-il remarquer.

À ce jour, Muong Chanh abrite plus de 960 foyers, soit près de 4.400 personnes, dont une majorité de Thaï. Tous ont à cœur de pérenniser les acquis, à commencer par Câm Van Nhât, le président du comité populaire de la commune.

«Dans l’immédiat, il va falloir améliorer le système de drainage et les routes: il faut que ce soit fluide, tout ça!», nous dit-il.   

Bon sang ne saurait mentir… À Muong Chanh, la combativité est inscrite dans les gênes. D’une époque à une autre, d’un combat à un autre, l’Histoire se répète, et les artisans du progrès d’aujourd’hui n’ont finalement pas grand-chose à envier aux héroïques combattants de la liberté d’hier…

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