L'ancien combattant Nguyên Van Chà. Photo: VOV

Avec un taux d’invalidité proche de 80%, la vie après la démobilisation était extrêmement difficile, mais Nguyên Van Chà n’a jamais cédé au destin. Avec son épouse, il a décidé de s’installer dans la région forestière d’U Minh, où l’État lui a attribué 7 hectares pour la production, dont 5 hectares destinés au reboisement et 2 hectares à l’agriculture. Les sols d’U Minh, fortement acides, rendaient le travail particulièrement difficile.

“À l’époque, ma femme et moi faisions tous les petits boulots possibles pour joindre les deux bouts. On pêchait, on cultivait du riz, on coupait du bois pour le vendre et acheter de quoi manger. Mais pour vendre le bois, je devais ramer jusqu’au bourg de Thoi Binh, car par ici, personne n’en achetait”, se souvient Nguyên Van Chà.

Malgré les difficultés, Nguyên Van Chà a toujours su aller de l’avant. Photo: VOV

Malgré les difficultés, M.Chà et son épouse sont restés animés par l’enseignement du Président Hô Chi Minh: «Un invalide de guerre peut être diminué, mais il n’est pas inutile». Portés par cette conviction, ils ont trouvé la force de surmonter les difficultés et de bâtir une nouvelle vie sur cette terre encore vierge.

Au début, le couple a dû creuser chaque trou, niveler chaque butte et assécher les zones marécageuses afin de pouvoir cultiver du riz. Peu à peu, ils ont tiré parti du moindre lopin de terre entourant leur maison pour y planter des légumes, des arbres fruitiers, et élever poules, canards et porcs. Même les diguettes bordant leur terrain ont été mises à profit, accueillant des rangées de bananiers.

“La culture de bananiers rapporte à elle seule plusieurs dizaines de millions de dôngs par an. Rien n’est gaspillé: feuilles, bourgeons, tout se vend. En associant les bananiers à la riziculture et à la plantation de melaleucas, ma famille réussit à dégager un revenu annuel d’environ 300 millions de dôngs”, se réjouit M. Chà.

Outre la riziculture et la culture fruitière, Nguyên Van Chà tire un revenu complémentaire de plus de 50 millions de dôngs par an (environ 2.000 dollars) grâce à la centaine de pieds de bambou qu’il cultive pour la production de pousses. Plus récemment, l’exploitation de sa forêt de melaleuca lui a rapporté plus de 300 millions de dôngs (environ 11.500 dollars). Une fois la coupe terminée, il a entrepris de reboiser la parcelle avec des acacias hybrides, dans l’espoir d’en tirer plusieurs centaines de millions de dôngs au cours des prochaines années.

Nguyên Van Chà a été reconnu comme une figure exemplaire. Photo: VOV

Les efforts de M. Chà pour améliorer ses conditions de vie forcent le respect et suscitent l’admiration dans la communauté.

«Cette terre, longtemps marquée par une forte acidité, se prête difficilement à la culture. Pour parvenir à y faire pousser ses arbres, M. Chà a dû redoubler d’efforts. Le désherbage et l’entretien du sol exigent une patience constante ; c’est pourquoi il consacre chaque jour du temps à soigner son jardin et ses cultures, ce qui explique les résultats remarquables qu’il a obtenus. Par ailleurs, M. Chà s’implique activement dans les activités de l’association des anciens combattants», témoigne Hô Minh Quyên, président de l’association des anciens combattants du village 10, dans la commune de Khanh Lâm.

À 63 ans, l’ancien combattant Nguyên Van Chà incarne pleinement l’enseignement du Président Hô Chi Minh: «Le travail est une gloire». Par son engagement sans relâche en faveur du développement économique local et sa participation active à la vie communautaire, il a été choisi parmi les quatre représentants de la province de Cà Mau pour participer à la Conférence nationale des personnes méritantes exemplaires de 2024.