Sinh Di Gai, le pionnier du tourisme communautaire à Lô Lô Chai

Thế Hùng
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(VOVWORLD) - Situé au pied du drapeau de Lung Cu, dans la province de Tuyên Quang, à l’extrême Nord du pays, le village touristique de Lô Lô Chai est depuis longtemps réputé pour ses toits en tuiles yin-yang couverts de mousse, ses murs en terre battue séculaires et le mode de vie singulier des Lô Lô. Mais si ce petit village a été désigné «meilleur village touristique du monde en 2025», si la culture a réellement pu devenir un moyen de subsistance pour les habitants, c’est en grande partie grâce à un pionnier: le chef du village, Sinh Di Gai.

Sinh Di Gai, le pionnier du tourisme communautaire à Lô Lô Chai - ảnh 1Le village de Lô Lô Chai est réputé pour ses toits en tuiles yin-yang couverts de mousse. Photo: Thế Hùng/VOV5

Il y a plus de dix ans, alors que l’élevage des buffles et la culture du maïs ne suffisaient même pas à nourrir les habitants, la notion de «tourisme communautaire» restait lointaine et suscitait bien des doutes à Lô Lô Chai. Mais après avoir voyagé pour apprendre auprès d’autres modèles, Sinh Di Gai a choisi une voie audacieuse: faire de la vie traditionnelle des Lô Lô la valeur essentielle du tourisme.

Il a décidé d’ouvrir un homestay dans la maison en pisé de sa famille. Pas de béton, pas de transformation au goût du marché: il a choisi de conserver l’âme du lieu, des tuiles yin-yang couvertes de mousse jusqu’au feu de bois crépitant au centre de la maison.

Sinh Di Gai, le pionnier du tourisme communautaire à Lô Lô Chai - ảnh 2Sinh Di Gai, chef du village de Lô Lô Chai. Photo: Thê Hung/VOV5

«Il y a dix ans, notre village était encore très pauvre. Peu d’enfants allaient à l’école. Avant que le tourisme ne se développe, les visiteurs venaient simplement prendre quelques photos, puis repartaient. Ce n’est que plus tard, quand certaines familles ont commencé à accueillir des touristes, que les maisons ont été rénovées et les chambres aménagées pour les visiteurs», confie Sinh Di Gai, en se souvenant de ses débuts difficiles.

À la suite des premiers succès, les villageois ont peu à peu suivi l’exemple de Sinh Di Gai. Les uns ont refait leur salle d’eau, d’autres ont transformé leur grenier à riz en chambre d’hôtes, ou ressorti leur métier à tisser pour confectionner des costumes traditionnels à prêter aux visiteurs pour les photos. Peu à peu, le tourisme est devenu la principale source de revenus, et les habitants ont eu le courage de passer d’une économie d’élevage à une économie tournée vers les services touristiques.

Sinh Di Gai, le pionnier du tourisme communautaire à Lô Lô Chai - ảnh 3À Lô Lô Chai, de nombreuses familles ont troqué l’élevage traditionnel pour le tourisme. Photo : Thế Hùng/VOV5

Pour Nguyên Trung Ngoc, directeur du Service provincial de la culture, des sports et du tourisme, le mérite de Sinh Di Gai ne se limite pas à l’ouverture d’un homestay: il a surtout su changer la façon de penser l’économie au village. Le succès de Lô Lô Chai, élu «meilleur village touristique du monde 2025», doit beaucoup à l’engagement et à la vision de son chef du village.

«La promotion du tourisme communautaire a porté ses fruits, notamment grâce à l’engagement de personnes comme Sình Di Gai. Véritable pionnier, il s’est consacré avec passion au développement du tourisme local, en guidant les habitants et en les encourageant à faire du tourisme une source de revenus durable», affirme Nguyên Trung Ngoc.

Pour les voyagistes, la maison d’hôtes de Sinh Di Gai est devenue un lieu incontournable lors de tout voyage à la découverte de Lô Lô Chai.

Les touristes étrangers aiment surtout dormir dans les maisons en pisé aux toits yin-yang, goûter aux galettes et à l’alcool de maïs, et écouter les histoires racontées autour du feu. 

«Au homestay de Sinh Di Gai, les visiteurs ne se contentent pas de prendre des photos, ils partagent la vie des autochtones. Une expérience vraie, simple et naturelle, comme le souhaite de plus en plus le tourisme d’aujourd’hui», indique Nguyên Van Huu, de l’agence de voyage Tasco.

Depuis dix ans, Sinh Di Gai, le chef du village de Lô Lô Chai, met tout son cœur à préserver et à faire connaître la culture des Lô Lô à chaque visiteur.

«Préserver les rites ancestraux, les chants, les danses et les maisons en pisé aux toits yin-yang est une grande fierté pour les Lô Lô. Nous sommes très heureux de voir que les visiteurs, Vietnamiens comme étrangers, aiment séjourner dans ces maisons traditionnelles lors de leur passage à Lô Lô Chai», dit-il.

Aujourd’hui, Lô Lô Chai n’est plus ce village démuni d’autrefois. Les enfants vont à l’école en habits neufs, les familles vivent du tourisme communautaire, et les visiteurs reviennent pour la chaleur du feu de bois et la sincérité des Lô Lô. Derrière cette métamorphose se trouve Sinh Di Gai, le chef du village, pionnier du développement du tourisme communautaire à Lô Lô Chai.

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