Le village de Kala Kròt. Photo: K’ Brọp/VOV |
À Kala Kròt, le patriarche K’Brêp est respecté et admiré de tous. Maître artisan du tressage traditionnel des K’Ho, il façonne des hottes, plateaux et paniers en bambou et en rotin, à la fois robustes et porteurs d’une véritable valeur artistique.
Les produits réalisés par le patriarche K’ Brệp. Photo: K’ Brọp/VOV
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En 2024, lors de l’ouverture d’un atelier de transmission de ce savoir-faire pour les villageois, K’Brêp a lui-même assuré la formation d’une centaine d’apprentis.
«Je réalise des produits sur commande afin de répondre aux besoins des clients. Pour préserver et valoriser l’art du tressage, la localité a créé une association chargée de promouvoir largement ce savoir-faire, de favoriser les échanges et l’apprentissage mutuel entre artisans, et de concevoir des ouvrages toujours plus beaux et raffinés, adaptés aux attentes des consommateurs, tout en recherchant des débouchés stables à des prix raisonnables», explique K’Brêp.
Le patriarche K’ Brệp (à gauche). Photo: K’ Brọp/VOV |
Bien plus qu’un artisan talentueux, K’Brêp est aussi un pionnier dans la transformation des pratiques agricoles du village. Il a investi dans cinq hectares de caféiers de nouvelle variété, qui produisent chaque année près de 12 tonnes de café en grain. Sa famille complète ses revenus grâce au durian et à l’avocat cultivés en intercalaires dans la plantation de café. Avec deux hectares de rizières, il récolte plus de huit tonnes de paddy par an. Ce modèle agricole performant est devenu une référence, inspirant de nombreuses familles du village à l’adopter, dont celle de K’Brao.
«Dans la culture du café, K’Brêp a été le premier du village à appliquer des techniques modernes comme la fertilisation, les traitements phytosanitaires et l’irrigation, afin d’améliorer les rendements. Il en va de même pour la riziculture, où son savoir-faire contribue aux récoltes abondantes du village. K’Brêp est respecté de tous pour sa simplicité, sa bienveillance et ses réussites dans le développement économique familial», témoigne-t-il.
Dans le cadre du mouvement d’instauration de la nouvelle ruralité, le patriarche K’Brêp a été le premier à faire don d’une partie de ses terres pour l’aménagement des routes. Sa famille a cédé plus de 300 m² de terrain devant sa maison pour élargir le chemin reliant les hameaux, puis plus de 1.000 m² de champs pour ouvrir la voie vers la zone de production. Dans son sillage, tout le village s’est mobilisé. Certains ont donné des terres, d’autres ont apporté leur travail ou des matériaux, permettant la construction de routes en béton et d’ouvrages d’eau potable. Grâce à l’élan de solidarité initié par le patriarche, le visage du village s’est considérablement métamorphosé.
«Auparavant, en saison des pluies, les chemins étaient boueux, et en saison sèche, ils étaient couverts de poussière, ce qui rendait les déplacements très difficiles. Aujourd’hui, avec les routes en béton, le transport du café, de l’avocat ou du durian est devenu beaucoup plus facile et pratique», indique K’Breo, un villageois.
K’Brêp s’implique activement dans la diffusion des politiques de l’État ainsi que dans le maintien de la cohésion et de l’harmonie au sein de la communauté.
«Le patriarche K’Brêp est une figure respectée et influente au sein de sa communauté. Il s’est imposé comme un moteur dans les initiatives de construction de routes et d’installations d’eau potable, contribuant ainsi à transformer le visage du village. En tant que président du conseil de la paroisse de Kala, K’Brêp a une grande influence pour encourager les habitants à participer au programme de la nouvelle ruralité», fait savoir K’Huu, un cadre de la commune de Bao Thuân.
Avec son prestige, son talent et son dévouement, le patriarche K’Brêp préserve l’artisanat traditionnel des K’Ho et inspire la communauté, contribuant ainsi à rendre son village plus prospère et heureux.