K’ Keo souffle dans la corne lors de la fête de riz nouveau. Photo: K’ Brọp /VOV |
La famille de K’Keo cultive deux hectares de caféiers, avec une production annuelle dépassant les 8 tonnes de café en grain. Elle exploite également 4.000 m² de rizières, rapportant environ 8 tonnes de riz chaque année. En parallèle, K’Keo pratique l’agroforesterie, en intégrant sur ses terres d’autres cultures comme le durian, le macadamia, l’avocat ou encore le jacquier. Modèle de réussite au sein de la communauté, K’Keo s’illustre aussi comme un acteur engagé dans le développement local, incitant les villageois à s’impliquer dans les activités agricoles, l’élevage, et à adopter de nouvelles variétés de plantes et d’animaux pour améliorer leurs revenus.
“Autrefois, les villageois ne savaient pas encore comment intégrer les techniques scientifiques à l’agriculture. Ils cultivaient le riz et le café sans vraiment maîtriser la façon de fertiliser ou d’en prendre soin. Ma famille a été la première à se lancer et à appliquer de nouvelles méthodes. Quand les résultats ont commencé à se voir, les autres villageois sont venus observer, apprendre, puis s’y sont mis à leur tour. Tout ce que j’ai appris sur le terrain, je l’ai toujours partagé avec eux, dans l’espoir que chacun puisse réussir comme nous”, partage le patriarche.
Le patriarche K’ Keo (à droite). Photo: K’ Brọp /VOV |
Le hameau de Hàng Làng, où vit le patriarche K’Keo, compte 384 foyers, majoritairement issus de l’ethnie K’Ho. Aujourd’hui, il ne reste que quatre ménages pauvres. Le niveau de vie s’est nettement amélioré, tant sur le plan matériel que spirituel. Grâce aux contributions du chef K’Keo, le hameau a connu de nombreux changements positifs.
“Figure respectée de sa communauté, K’Keo s’investit activement dans le développement socio-économique local, tout en veillant à la préservation et à la valorisation des valeurs culturelles de l’ethnie K’Ho. Proche des habitants, il transmet avec conviction les orientations du Parti et les lois de l’État, tout en partageant avec eux des modèles de production efficaces. Grâce à son engagement, il contribue à renforcer la cohésion villageoise et à maintenir la stabilité et l’ordre dans la région”, témoigne Ka’Lèm, une habitant locale.
K’Keo joue un rôle essentiel dans la préservation des valeurs culturelles traditionnelles des K’Ho, telles que la langue, les coutumes et les rites ancestraux. Sous son impulsion, de nombreuses familles ont peu à peu abandonné les pratiques obsolètes pour adopter un mode de vie plus moderne et civilisé. K’Keo transmet ces savoirs précieux aux jeunes générations, afin qu’elles comprennent, respectent et soient fières de leur identité culturelle.
À chaque événement culturel, il conduit avec passion la troupe d’artisans locaux, souvent distinguée par de prestigieuses récompenses. Déterminé à faire vivre l’art ancestral des gongs, il a dispensé cinq cours aux jeunes pour leur transmettre cette pratique emblématique.
Mais K’Keo ne se contente pas de préserver la culture traditionnelle: il est aussi le moteur du lien social et du développement local. À travers les activités communautaires qu’il organise régulièrement, il crée des espaces de rencontre, d’échange et de transmission d’expériences entre les habitants. Par sa présence bienveillante et son engagement constant, il incarne une source d’inspiration et de motivation pour les villageois dans leur quête d’une vie meilleure.