(VOVworld) - Vous avez toujours voulu jouer d'un instrument, mais le piano, le violon, la trompette, tous ces instruments "classiques" ne vous disent rien qui vaille... Alors, pourquoi ne pas apprendre le P’Rong? Eh oui, le P’Rong! Mais de quoi s’agit-il au juste? Où peut-on trouver des cours? Fenêtre des jeunes nous invite sans plus attendre chez Thai Son, concertiste chevronné mais aussi facteur d'instruments.
Vous avez entendu ces belles mélodies folkloriques? Nous sommes en fait dans un cours de musique, un cours gratuit et ouvert à tous, trois jours par semaine. Six jeunes, âgés de 16 à 25 ans, entourent leur maître - Thai Son - dont les mains sont en train de glisser sur les touches d’un instrument vraiment insolite, qui ressemblerait un peu à un accordéon!
«J’appelle cet instrument polyphonique ‘P’Rong’, qui est en fait l’acronyme de ‘Piano’ et de ‘Rong’. Pourquoi le piano? Parce que la technique de jeu du P’Rong relève de celle du piano avec le clavier horizontal. En plus, le soufflet du P’Rong a la forme du ‘Rông’, qui est la maison communale des ethnies des Hauts plateaux du Tay Nguyen. Je prends du bambou, - du bambou, on en trouve partout dans le pays - pour fabriquer cet instrument qui peut servir à interpréter aussi bien des airs classiques que des mélodies folkloriques du Centre, comme celles que vous venez d’écouter.»
- A ce jour, il y a combien de personnes qui peuvent jouer de votre « P’Rong » à un certain niveau ?
«Force est de constater qu’il s’agit d’un instrument tout à fait nouveau. Je l’ai inventé il y a seulement une dizaine d’années, en 2003. Aujourd’hui, il y a une vingtaine de praticiens professionnels, qui sont tous mes anciens élèves. Mais ce nombre devrait augmenter car j'enseigne actuellement à une trentaine d’autres jeunes. Mon objectif, c’est d’attirer de plus en plus de jeunes pour préserver et valoriser la musique traditionnelle à travers les instruments de notre pays. Et pour y arriver, je crois qu’il faut tout d’abord ouvrir des cours gratuits comme celui-là.»
Parmi les étudiants brillants de Le Thai Son, il faut mentionner Tuan Anh, 21 ans, qui a appris à jouer le P’Rong depuis plus d’un an.
«C’est un professeur qui a du cœur ! C’est lui qui a transmis aux jeunes l’amour de la musique traditionnelle du pays. En ce qui me concerne, je faisais déjà du piano depuis pas mal d'années, mais bon, je me suis aperçu que mon cousin faisait du piano, que mes amis faisaient du piano... Ça fait trop de gens qui jouent du piano! J’aime trouver mon propre chemin et le P’Rong me plaît ! Mon rêve, c’est de pouvoir jouer du P’Rong sur de grandes scènes musicales, aussi bien au Vietnam qu’à l’étranger, et de créer un réseau de clubs de P’Rong dans le pays.»
«Mon rêve, c’est de pouvoir jouer du P’Rong sur de grandes scènes musicales, aussi bien au Vietnam qu’à l’étranger»... Le rêve de Tuan Anh est en passe de devenir réalité. Le Thai Son :
«Ces derniers temps, j’ai eu l’occasion de jouer du P’Rong au cours de soirées d’échanges avec les pays aséaniens. Et dans les temps à venir, ce sera au tour de mes élèves. Par ailleurs, plusieurs clients français et laotiens m’ont commandé des P'rong pour leurs collections personnelles. C’est une bonne nouvelle, n’est-ce pas?»
Numéro 1/3 To Hieu, arrondissement de Ha Dong, à Hanoï. Voilà pour l’adresse de cette classe de P’Rong. Voilà, vous savez tout ! Moi, je vais moi aussi m’offrir des cours de musique ! Puisque c’est ouvert à tous, ce serait dommage de s’en priver !