 Trân Lê Hung au Forum mondial des jeunes intellectuels vietnamiens. Photo: @hungtranle |
Après ma thèse qui a été soutenue en 2020, je suis retourné au Vietnam et j’ai décidé d’y rester pour travailler à l’Université nationale du Vietnam, être proche de ma famille et des mes amis. Au Vietnam, mes activités scientifiques se sont poursuivies. J’ai participé également à quelques projets de recherche en lien avec la France mais aussi d’autre pays comme l’Australie. Je pense que ça a pesé dans la balance pour ma candidature à l’université Gustave Eiffel.
VOVworld: J'imagine que ce n'est pas facile pour un étranger de devenir maître de conférence à l'Université Gustave-Eiffel, qui est un établissement pluridisciplinaire d'enseignement supérieur et de recherche qui fait partie des meilleurs au monde…
J’ai pris ce poste en décembre 2023. C’est assez récent. Quand j’étais enseignant à l’Université nationale du Vietnam, je suis tombé sur une offre sur LinkedIn qui disait que l’Université Gustave Eiffel a besoin d’un enseignant-chercheur dans le domaine qui est le mien… Il se trouve que je rêvais depuis toujours de devenir maître de conférence dans un établissement français. Alors je me dis donc pourquoi pas…. J’ai envoyé ensuite mon dossier de candidature et passé les tests. Et mon beau rêve est devenu réalité. Le fait de devenir un maître de conférence de nationalité vietnamienne au sein de l’Université Gustave Eiffel est extraodinaire pour moi, mais il faut rappeler que ce poste est ouvert pour toutes les nationalités. Les critères requis sont les compétences en enseignement et en recherche et la capacité d’integration à l’international.
 Il participe également au dialogue entre le Premier ministre Pham Minh Chinh avec les jeunes en 2023. Photo: @hungtranle |
VOVworld: C’est en tout cas incroyable d’être maître de conférence de nationalité vietnamienne au sein de l’université Gustave Eiffel…
En tant qu’enseignant-chercheur, je dois assumer une tâche d’enseignement tout en menant des activités de recherche. En ce moment, je travaille beaucoup sur l’apport de l’intelligence artificielle à l’ingénierie ferroviaire… Je voudrais bien aussi faire des recherches en collaboration bilatérale, entre la France et le Vietnam. Ce serait, pour moi, une manière de contribuer au développement de mon pays…
VOVworld: Le Vietnam et la France disposent d'un énorme potentiel de coopération en termes de génie de la construction. Quel avenir pour les étudiants dans ce domaine, selon vous?
Pour les jeunes qui sont passionnés pour ces choses-là, je leur dirais que ‘Félicitations car vous avez fait le bon choix’. Pourquoi? Je sais bien que ce domaine est considéré comme moins intéressant que d’autres domaines tels que la finance, l’économie qui débouchent sur des emplois bien rémunéré. Mais vous voyez, pour les pays en voie de développement rapide comme le Vietnam, il existe beaucoup de projets de construction. D’ici quelques années, il y aura de nouveaux batiments, un besoin de rénovation des anciens patrimoines mais aussi d’amélioration des infrastructures. Par conséquent, selon moi, on peut trouver facilement un débouché après avoir été diplomé. Vouloir c’est pouvoir et avec des doses d’amours et d’efforts, la réussite sera au rendez-vous!