(VOVworld) - Les meubles anciens sont très tendance, y compris s’ils sont disposés dans un décor moderne. Seul problème : leur prix... C’est simple : plus c’est vieux, plus c’est cher ; plus c’est neuf, moins c’est cher!... Autrement dit, l’idéal consisterait à faire du vieux avec du neuf et donc à vendre du vieux au prix du neuf !... Ca va, vous suivez toujours ? A Hanoi, il y en a un qui suit parfaitement, en tout cas, et qui s’est rué sur le créneau. Il s’appelle Chu Tuan Tung et il est créateur de meubles d’inspiration vintage. Sans plus attendre, nous vous emmènons dans son atelier.   

Nous sommes maintenant entourés d’artisans qui sont en train de donner un coup de vieux à des meubles neufs, de les patiner, autrement dit, tout cela à grand renfort de papier de verre ou de paille de fer... Du vandalisme gratuit, ça ? Non, pas du tout. Le vintage a la côte, qu’on se le dise et rien n’est plus tendance que de donner une touche rétro à son intérieur, fût-ce en usant de quelques artifices qui jusque-là, étaient l’apanage des décorateurs de cinéma.    Chu Tuan Tung, à peine un quart de siècle, est le propriétaire de cet atelier pas comme les autres qui prend parfois des allures de machine à remonter le temps.  

« J’ai débuté avec seulement 10 millions de dongs. Avec ça, j’ai pu embaucher un travailleur saisonnier et acheter quelques machines dont une coupeuse et une soudeuse, dit-il, Au départ, nous fabriquions des meubles d’intérieur neufs, à la demande, et c’est en voyant tous les résidus que j’ai eu l’idée de leur donner une nouvelle vie. Et je dois dire que les clients ont tout de suite accroché à mes meubles « rétro ». Alors évidemment, je me suis rué sur le créneau. »   

Un meuble peut être qualifié de « rétro » si, à l’oeil, on lui donne au moins 20 ans d’âge... Tout un programme... Chu Tuan Tung, encore : « En fait, c’est beaucoup plus difficile de fabriquer un meuble « rétro » qu’un meuble neuf. Il faut un solide savoir-faire et un sens esthétique certain pour donner cette impression que le meuble a traversé le temps. Prenez une table sur un balcon, par exemple. Il faut créer plusieurs sortes de patines pour donner l’illusion des fêlures dûes aux impacts du soleil et de la pluie. Pareil pour les penderies faites avec des conduites d’eau. Il faut réussir à simuler de petites traces de rouille...»   

Photo: Internet

Aujourd’hui, Chu Tuan Tung gagne bien sa vie : de 500 à 600 millions de dongs par mois. Un meuble sorti de son atelier peut se vendre plusieurs dizaines de millions de dongs et un grand nombre sont sur mesure ! Chu Tuan Tung: « Je me rappelle qu’un tenancier de café nous avait demandé de créer une horloge 19^ème siècle de style occidental. Il s’était contenté de m’envoyer une photo. Alors, avec mes employés, j’ai dû d’abord reconstituer un exemplaire puis le patiner : trois jours entiers de travail, une vraie galère... Heureusement, le client était vraiment satisfait du résultat. »   

Faire du vieux avec du neuf... Tant qu’il ne s’agit pas de faire de jeunes des vieux, je n’y vois aucun inconvénient. Personnellement, j’aurais volontiers commandé une armoire normande époque Louis XV, mais ma femme ne veut pas en entendre parler : elle m’a dit que c’était encombrant, que c’était une dépense inutile et qu’au lieu de jeter de l’argent par les fenêtres, je ferais mieux d’aller au marché lui acheter un kilo de pommes de terre, et plus vite que ça !... Ah les femmes, je vous jure !...