Le secret des plantes médicinales des Dao rouges

Ngoc Anh
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(VOVWORLD) - Phan Thanh est une commune rattachée à la province septentrionale de Cao Bang. Sa particularité? Ses habitants sont des Dao rouges qui excellent dans la médecine traditionnelle à base de plantes.
Le secret des plantes médicinales des Dao rouges - ảnh 1Une Dao rouge à la recherche de plantes médicinales au milieu de la forêt
 

Le savoir-faire en plantes médicinales des Dao rouges s’accumule de génération en génération. La plupart des familles savent guérir elles-mêmes des maladies courantes. Chaque village compte au moins un excellent praticien capable de fabriquer des remèdes efficaces. Les plantes utilisées sont essentiellement trouvées dans la forêt ou près des ruisseaux. Les cultures à des fins thérapeutiques s’avèrent plutôt rares. Les villageois choisissent certaines plantes pour en utiliser l’écorce, les feuilles, les tubercules ou les racines. Ils préparent ces éléments selon des procédés familiaux secrets, comme l’indique Phùng Mùi Viên, une habitante de Phan Thanh. «Nous, les Dao rouges, avons beaucoup de remèdes différents. Nous utilisons des plantes qui poussent naturellement en montagne. Seules certaines plantes en voie de disparition sont cultivées chez nous, pour les préserver», dit-elle.

Le secret des plantes médicinales des Dao rouges - ảnh 2Deux femmes Dao rouges en train de couper des feuilles pour préparer un remède

Les remèdes des Dao rouges se présentent sous différentes formes. Certains sont des ingrédients séchés qu’il faut bouillir à feu doux pendant très longtemps. Le patient boit cette eau pour se guérir. D’autres remèdes sont composés d’éléments pilés et hachés, tandis que d’autres encore sont présentés sous forme de pâte compacte. Cette communauté propose également des assemblages d’herbes destinés à produire des bains thérapeutiques pour soulager les démangeaisons de la peau et les œdèmes. «Nos remèdes traditionnels peuvent atténuer les douleurs sciatiques, du ventre et des os, ainsi que la fatigue du dos et des membres. Ils aident à améliorer la santé», affirme Ly Mui Sinh, une autre habitante de Phan Thanh. 

Auparavant, les Dao utilisaient les plantes médicinales uniquement pour se soigner eux-mêmes. Les plantes étaient donc utilisées telles quelles, fraîches ou séchées. Ils les bouillaient pour boire de l’eau ou pour créer une eau de bain. Aujourd’hui, les plantes sont traitées avant d’être emballées dans de beaux conditionnements, répondant ainsi à une clientèle de plus en plus vaste et exigeante. «Auparavant, chacun préparait ses plantes dans son coin, mais maintenant, nos plantes sont devenues des marchandises consommées partout. Grâce à cela, nos revenus augmentent et notre niveau de vie aussi», partage Bàn Sành Vang, un habitant de Phan Thanh.

Le secret des plantes médicinales des Dao rouges - ảnh 3Quelques remèdes traditionnels Dao rouges

Le 10 mars dernier, la commune de Phan Thanh a créé sa «communauté Dao rouge», ayant pour mission de préserver et de développer l’usage des plantes médicinales traditionnelles ainsi que l’identité culturelle de cette ethnie. Les villageois ont décidé que chaque famille créerait un jardin de plantes médicinales, avec des jeunes plantes trouvées dans la forêt. Chaque fois, ils se réunissent pour partager leurs expériences, comme l’indique Bàn Duc Thang, président du comité populaire communal et président de la communauté Dao rouge.

«Nous conservons les recettes médicales qui nous ont été léguées par nos prédécesseurs. Certaines figurent d’ailleurs dans un vieux livre. Nous essayons de les transmettre aux jeunes générations pour que cette tradition ne se perde jamais. Notre communauté compte aujourd’hui 35 membres, et ce chiffre va évidemment augmenter. Notre principale mission consiste à préserver et à développer les recettes médicales traditionnelles tout en développant le tourisme. Nous proposons des remèdes pour détoxifier le foie, atténuer le mal d’estomac, guérir la rhinite allergique, soulager la colite et bien d’autres maux», précise-t-il.

Certains de ces remèdes traditionnels sont actuellement en attente d’une certification pour être labellisés OCOP, l’acronyme du prestigieux programme «Chaque commune un produit».

Plusieurs entreprises ont investi dans la région pour cultiver, à titre expérimental, certaines variétés de plantes rares et précieuses sur une superficie totale de 6.000 m². Parmi ces variétés: la sauge rouge, l’angélique de Chine et l’orchidée jacinthe.

 

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