Un produit imprimé à la cire d’abeille des Dao Tiên. Photo: Ngoc Anh |
Ce métier traditionnel est l’apanage des femmes. Les outils sont simples: de la cire d’abeille, du bambou et du tissu blanc. Les Dao Tiên vont chercher de la cire uniquement après la migration d’automne des abeilles, et avant la nidification du printemps, comme nous l’indique Bàn Thi Liên, cheffe du groupe de brodeuses et d’imprimeuses à la cire d’abeille de Hoài Khao.
“Les abeilles ont fait leurs nids dans deux grottes situées dans notre village. Et cela fait des centaines d’années que des générations de villageois les protègent. C’est notre source de cire d’abeille qui ne disparaît jamais une fois imprimée sur du tissu», affirme-t-elle.
L’impression à la cire d’abeille sur du tissu est l’apanage des femmes. Photo: Ngoc Anh |
Totalement artisanale, la création d’un produit imprimé à la cire d’abeille peut nécessiter quelques jours, voire quelques mois. Il faut polir le tissu, dessiner des motifs à la cire d’abeille, teindre le tissu ainsi dessiné à l’indigo, enlever la cire et sécher le tissu. Le dessin est l’étape la plus importante, décidant de l’esthétique et de la valeur du produit final. La femme se met à côté du feu, trempe son stylet dans un bol de cire d’abeille chauffé sur de la braise ardente, pour dessiner des triangles, des croix, des cercles à l’image des pièces de monnaie, des fleurs, des feuilles et des animaux… Ly Thi Duyên, une villageoise, pratique ce métier depuis l’âge de 14 ans.
«Les motifs ressemblant à la montagne rappellent le lieu de vie habituel des Dao Tiên, les motifs ressemblant à des pièces de monnaie évoquent quant à eux les pièces de monnaie qui caractérisent l’art vestimentaire de notre groupe ethnique. Pour ce qui est du prix des vêtements, je vends par exemple cette jupe à 1,2 million de dôngs», explique-t-elle.
Une visiteuse essaie de réaliser une impression à la cire d’abeille. Photo: Ngoc Anh |
Afin d’aider les villageois à augmenter leurs revenus, les autorités communales ont décidé de faire de Hoài Khao un village de tourisme communautaire. Ce plan est devenu réalité en 2020. Depuis, l’impression à la cire d’abeille a retrouvé une deuxième jeunesse, comme l’indique Chu Minh Duc, le propriétaire d’une auberge villageoise.
«Dans le village, on s’entraide pour faire du tourisme. Certains, comme moi, accueillent les touristes chez eux, d’autres produisent des vêtements imprimés à la cire d’abeille ou brodés, d’autres encore proposent des remèdes à base de plantes médicinales, pour le bain des pieds par exemple. Les touristes apprécient beaucoup nos produits imprimés à la cire d’abeille», partage-t-il.
Certes, les jours ordinaires, les Dao Tiên portent plutôt des vêtements à l’occidentale, qui sont plus confortables, plus diversifiés et moins chers. Mais ils chérissent toujours leurs costumes traditionnels avec des dessins imprimés à la cire d’abeille qu’ils portent fièrement à l’occasion des fêtes. Ils souhaitent faire connaître ce métier original au plus grand nombre et trouver une orientation pour le développer durablement.