Bac Quang, Quang Binh, Vi Xuyên, Hoàng Su Phi, Bac Mê et Xin Mân sont les districts qui conservent encore un grand nombre d’habitations traditionnelles. La plupart des communautés ethniques y habitent dans des maisons sur pilotis faites de bois, de bambou, de rotin et de paille. Le plancher est à 2 ou 2,2 mètres de la terre, ce qui protège les habitants de l’agression des fauves. Sous ce plancher, ils cuisinent et conservent des vivres. La cuisson aidant, la fumée de bois imbibe les récipients de vivres et les protège donc des insectes… Une conception populaire intelligente et écologique dont se sont inspirés des Kinh majoritaires…

Mais les temps changent et de plus en plus nombreux sont les jeunes issus de minorités ethniques qui préfèrent vivre dans des maisons en briques ou en béton. Pour cause, ces nouvelles constructions sont plus confortables, plus faciles à réaliser et surtout moins chères, les matériaux étant beaucoup plus disponibles sur le marché.

Une maison traditionnelle sur pilotis à Hà Giang. Photo: baodantoc.vn

La commune de Sung La, dans le district de Dông Van, est composée de 10 villages. Un seul d’entre eux, Lung Câm Trên, conserve encore des maisons traditionnelles en quantité suffisante pour être qualifié de village culturel et touristique communautaire. Là Mi Kha, le président du comité populaire communal, tient absolument à ce que les autres villages s’en inspirent.

«Certains habitants qui veulent avoir des maisons solides choisissent maintenant de faire comme les Chinois à l’autre côté de la frontière. Alors nous essayons de les sensibiliser à la sauvegarde de l’architecture traditionnelle qui est quand même la principale attraction pour les touristes», explique-t-il.

Une maison sur pilotis Tày. Photo: Journal Ha Giang

Au niveau de la province de Hà Giang, un programme de sauvegarde des maisons traditionnelles a été adopté. Il prévoit en autres de fournir à chaque propriétaire 60 millions de dôngs à cet effet. Certains villages, comme Lung Câm Trên, ont su très bien en profiter. Mais pour Nguyên Van Chinh, vice-président du comité populaire du district de Dông Van, cette aide est loin d’être suffisante.

«Les habitants du plateau en calcaire de Dông Van ont besoin de tuiles traditionnelles et de bois pour restaurer leurs maisons. Tous ces matériaux coûtent cher. Dans notre province, seuls quatre districts ont un budget pour aider à la sauvegarde des logements traditionnels pour attirer les touristes», indique-t-il.

Et c’est ainsi que la sauvegarde des maisons traditionnelles n’est plus une affaire familiale. C’est devenu un facteur essentiel du développement durable des localités vivant du tourisme communautaire.