Une visite aux intentions dissimulées

Anh Huyen
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(VOVworld) - Sergei Lavrov, le chef de la diplomatie russe, rentre tout juste de Pékin, où il s’est entretenu avec son homologue chinois Wang Ji. En principe, ce déplacement était destiné à préparer la visite officielle que doit effectuer le président russe Vladimir Poutine, en Chine, donc, le mois prochain. Mais étant données les tensions grandissantes entre la Russie et l’Occident au sujet de l’Ukraine, d’aucuns pensent cette rencontre pékinoise avait d’autres visées.   

(VOVworld) - Sergei Lavrov, le chef de la diplomatie russe, rentre tout juste de Pékin, où il s’est entretenu avec son homologue chinois Wang Ji. En principe, ce déplacement était destiné à préparer la visite officielle que doit effectuer le président russe Vladimir Poutine, en Chine, donc, le mois prochain. Mais étant données les tensions grandissantes entre la Russie et l’Occident au sujet de l’Ukraine, d’aucuns pensent cette rencontre pékinoise avait d’autres visées.   

Une visite aux intentions dissimulées - ảnh 1
Le président chinois Xi Jinping a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Pékin le 15 Avril, 2014.

Lors de son entretien avec Wang Ji, Sergei Lavrov a estimé que le partenariat stratégique sino-russe se portait bien. Lorsque l’on sait qu’en 2013, la valeur des échanges commerciaux a atteint 88 milliards 800 millions de dollars, que les investissement s’accroissent, notamment dans l’exploitation pétrolière, et que de manière générale, la coopération bilatérale est au beau fixe.

Selon les analystes, c’est  en pleine crise ukrainienne, une crise aux relents de guerre froide, Moscou a besoin de l’appui de pékin, et que c’est là le véritable but du déplacement de Sergei Lavrov.    

S’attirer les faveurs de la Chine : un enjeu ? 

Jamais depuis 1991 les relations entre la Russie et l’Occident n’avaient été aussi tendues. Il est à noter néanmoins que, dans ce genre de situation, la Chine aura souvent joué un rôle d’arbitre, et que là encore, l’histoire se répète.  

Toujours d’après les analystes, Moscou a tous les atouts pour s’attirer les faveurs de Pékin. Vis-à-vis de l’Occident, la Russie et la Chine ont très souvent adopté des positions similaires, notamment au sein du conseil de sécurité de l’ONU, dont elles sont deux membres éminents. Sur de très nombreux dossiers, les deux pays font front, de la Syrie à l’Iran, en passant par la péninsule coréenne. Cela étant, la Chine maintient avec les Etats-Unis une relation ambiguë, de partenariat, certes, mais un partenariat teinté de défiance.   

Si l’on s’en réfère à la presse chinoise, il est clair que Pékin soutient Moscou, en tout cas en ce qui concerne la crise ukrainienne. L’analyse est la même : c’est l’Occident qui sème le trouble. Quant au chef du Kremlin, sa détermination à protéger les ressortissants russes en Ukraine est tout à fait légitime.

 Après l’intervention militaire russe en Crimé, la Chine s’est contentée d’appeler les parties concernées à régler leurs différends pacifiquement, en s’en remettant au droit international. Et lors du vote à l’assemblée générale de l’ONU sur le rattachement de la Crimée à la Russie, elle s’est abstenue. Lors de son séjour en Chine, Sergei Lavrov s’est félicité de la position objective et équilibrée de ses hôtes pékinois.   

Vers un nouvel ordre mondial

Même si la situation reste explosive en Ukraine, il est prématuré de parler de guerre. Cela étant, un nouvel ordre mondial est peut-être en train de prendre forme. Plus l’Occident essaie d’isoler la Russie, plus celle-ci se rapproche de la Chine, au grand dam des Américains. Actuellement, il est question, entre Moscou et Pékin, de la signature d’un contrat de fourniture de gaz pour les 30 prochaines années, signature qui pourrait coincider avec la venue en Chine de Vladimir Poutine, au mois de mai. Pour Moscou, le contrat en question serait susceptible de compenser les pertes  dûes à d’éventuelles sanctions occidentales.    

Ces récentes évolutions démontrent en tout cas que la Russie est en passe de faire pencher la balance en sa faveur, tout du moins en ce qui concerne la Chine, laquelle reste pour l’instant dans une position officiellement neutre. Pour les Russes, qui doivent prendre part ce jeudi à Genève à une conférence avec les pays occidentaux sur l’Ukraine, cette neutralité est pour le moins bienveillante.

 

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