(VOVworld) - 2013 aura été une année trouble pour les relations russo-américaines. Même si les deux anciens protagonistes de la guerre froide restent divisés sur plusieurs questions importantes, ils s’efforcent d’intensifier leur coopération.
En 2013, le monde a été le témoin de nouvelles tensions entre Moscou et Washington, des tensions liées aux scandales de l’espionnage, à la guerre civile en Syrie ou encore au rapprochement Russie-Ukraine. Pour autant, les relations ne se sont, ni vraiment améliorées, ni franchement dégradées.
Une nouvelle guerre des nerfs
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, où les printemps arabes ont laissé dans leur spirale un certain nombre de guerres civiles, restent des foyers de tensions, d’affrontement larvés entre Russes et Américains. La Russie accuse d’ailleurs les Etats Unis d’avoir attisé la violence dans le monde musulman. Syrie, tout d’abord ! Alors que Washington est résolu à renverser, à tout prix, le régime du président syrien bashar Al-Assad, y compris par une intervention militaire, Moscou s’oppose à tout recours à la force pour renverser le gouvernement légitime syrien.
Les tensions entre les deux pays ont atteint leur apogée en septembre dernier. Accusant le régime syrien d’avoir utilisé des armes chimiques contre les civils, les Américains étaient sur le point d’intervenir militairement. A dernière minute, la Russie a proposé de placer l’arsenal d’armes chimiques syrien sous contrôle international, ce que Damas a accepté, s’épargnant ainsi une guerre avec les Etats Unis.
Une goutte d’eau au bord d’un seau
Les espionnages sur internet et sur les téléphones portables révélés par Edward Snowden, ancien employé de l’agence de sécurité nationale (NSA), ont bien sûr pesé lourd sur les relations russo-américaines. Comme une goutte au bord d’un seau, ces révélations ont provoqué une tempête diplomatique entre les Etats Unis et la Russie. Pire encore, la Russie a accordé l’asile temporaire à Snowden, condamné aux Etats-Unis pour acte de trahison. La Maison blanche a réagi avec vigueur en décidant d’annuler la rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine à l’occasion du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg.
L’Ukraine est une autre source de tension entre les deux puissances. L’an dernier, les Etats Unis et leurs alliés ont lancé le programme « partenaire oriental » afin d’attirer les anciens membres de l’ex-Union soviétique. Mais le rapprochement entre la Russie et l’Ukraine et le refus de cette dernière de signer l’accord d’association avec l’Union Européenne ont découragé Washington.
Un rapprochement avec des visées stratégiques
Washington et Moscou ont reconnu l’importance stratégique de l’Asie-Pacifique, surtout au niveau économique. Ainsi, les Etats Unis ont amorcé une stratégie de rééquilibrage vers l’Asie-Pacifique. Mais de son côté, la Russie n’a pas caché son ambition de renforcer sa présence dans cette région. Elle a d’ailleurs signé de nombreux accords commerciaux avec les pays de la région.
Vu les intérêts économiques importants générés par cette région, les deux pays sont obligés de reconnaitre qu’ils sont des partenaires importants l’un pour l’autre. De plus, réduire l’influence chinoise dans la région est pour eux un objectif commun.
Selon les analystes, il est peu probable que les relations russo-américaines se réchauffent en 2014, car les différends sont lourds. Il faudra encore du temps pour que la guerre froide prenne vraiment fin.