(VOVworld) - Les combats se poursuivent en Ukraine de l'Est. L’accord de Minsk 2, pourtant censé stabiliser la situation, n’y aura rien changé. Deux ans après sa signature, force est de constater qu’aucune amélioration n’est en vue.
Photo: AVI
Inspiré du premier accord de Minsk, signé en 2014 mais jamais appliqué, un nouvel accord, appelé Minsk 2, avait été conclu par les Allemands, les Français, les Russes et les Ukrainiens au terme d’intenses négociations. Mais ça, c’était le février 2015…
Les violences se poursuivent…
Cet accord prévoyait notamment un cessez-le-feu dans les régions de Donetsk et de Lougansk, le retrait de toutes les armes lourdes du territoire ukrainien, la création d’une zone démilitarisée et l’instauration d’un dialogue politique supposé aboutir à la tenue d'élections locales…
Deux ans plus tard, le bilan est plus que maigre, inexistant… Comme c’était à craindre, ce Minsk 2 sera resté lettre morte. Et pendant ce temps-là, le bilan humain, lui, ne cesse de s’alourdir: 10 000 morts pour l’est ukrainien, au cours de ces trois dernières années…
Entre fin 2016 et début 2017, de nombreux chefs militaires séparatistes ont été tués. D’aucuns en accusent les services secrets ukrainiens. Mi-décembre 2016, des affrontements ont eu lieu dans un secteur de la ligne de front appelé « arc de Svitlodarsk » du nom de la petite ville voisine située côté ukrainien. Plus récemment, fin janvier 2017, les violences ont repris près d'Avdiivka, c’est-à- dire à dix kilomètres au nord du fief rebelle de Donetsk, obligeant Kiev à en appeler une fois de plus au Conseil de sécurité de l’ONU.
De leur côté, les Russes accusent les forces armées ukrainiennes de violer les accords de Minsk et les conventions de Genève sur la protection des civils.
… où il est question malgré tout d’efforts diplomatiques
Face à cette nouvelle recrudescence de violence, certains se montrent sceptiques quant à la possibilité de résoudre la crise par l’accord de Minsk 2. Andrei Buzarov, qui est un spécialiste ukrainien des relations internationales, a proposé de le remplacer par une simple feuille de route, à condition toutefois que les modalités de négociations soient modifiées. Dans l’esprit d’Andrei Buzarov, soit de nouveaux partenaires stratégiques y sont associés, soit l’Ukraine doit se retrouver seule face à la Russie.
Au cours d’un entretien téléphonique qu’ils ont eu le 7 février, le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel ont fait part de leur vive inquiétude quant à la dégradation de la situation sur le terrain. Ils ont l’un et l’autre plaidé pour l’instauration urgente d’une trêve et convenu d’intensifier les efforts diplomatiques.
Minsk 3, alors? Peu importe, pourvu qu’il y ait une nouvelle approche, et que celle-ci permette d’entrevoir une éclaircie...