Russie-Ukraine: nouvelle tempête

Hong Van
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(VOVworld) - La tension est montée d’un cran entre la Russie et l’Ukraine. La semaine passée, la première a accusé la seconde d’allumer un nouveau conflit dans la région en fomentant des attentats en Crimée. Jamais depuis l’annexion, de cette péninsule en 2014 par la Russie, la situation n’avait atteint un tel degré de crise.

(VOVworld) - La tension est montée d’un cran entre la Russie et l’Ukraine. La semaine passée, la première a accusé la seconde d’allumer un nouveau conflit dans la région en fomentant des attentats en Crimée. Jamais depuis l’annexion, de cette péninsule en 2014 par la Russie, la situation n’avait atteint un tel degré de crise.

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Le président russe, Vladimir Poutine. Photo Sputnik

Tout a commencé par une annonce du Service fédéral de sécurité russe (FSB), qui affirmait avoir déjoué deux « attentats terroristes » visant des infrastructures « vitales » en Crimée. Selon le FSB, ces attentats ont été fomentés par les services de renseignement ukrainien dans l’objectif de « déstabiliser le climat socio-politique » de la région au seuil des élections législatives, prévues le mois prochain en Russie.

Des accusations réciproques…

Pour le président russe, Vladimir Poutine, l’Ukraine joue un jeu dangereux en essayant de provoquer la violence et le conflit en Crimée. Lundi 15 août, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov s’est déclaré prêt à fournir à l’Occident des preuves supplémentaires sur des pénétrations armées d’Ukrainiens dans cette péninsule. D’après lui, cet incident a porté un sérieux coup aux efforts de rétablissement des négociations menées par le « format Normandie » la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France sur la question de l'Ukraine. Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que ces provocations avaient été commises par Kiev en raison du soutien inconditionnel de  l’OTAN,  de l’Union européenne et des Etats-Unis au président ukrainien dans le dossier de la Crimée.

Ces accusations jugées par le  président ukrainien, Petro Porochenko "d'absurdes et de cyniques"  ont été rejetées en bloc. Pour lui, elles ne sont qu'un prétexte avancé par la Russie pour continuer de menacer militairement l’Ukraine.

… aux ripostes

Malgré le démenti de l’Ukraine, le président russe estime que l’Ukraine s’engage sur la « voie de la terreur » au lieu de rechercher des arrangements pacifiques. Affirmant que la Russie ne laissera pas ces actions sans réponse, il a convoqué le Conseil de sécurité national pour discuter d’un renforcement des dispositifs anti-terroristes en Crimée. La Russie a également déployé son premier système de missiles S400 et lancé des exercices militaires, du 16 au 19 août, en Crimée et dans l’oblast du Volvograd. Alors que Moscou envisage une rupture des relations diplomatiques avec Kiev, un groupe de députés du Parti communiste russe a envoyé lundi une lettre au président Poutine l’appelant à annuler le traité d’amitié, de coopération et de partenariat avec l’Ukraine.

Cette dernière n’est pas restée non plus les bras croisés. Le président Petro Porochenko a ordonné aux unités militaires près de la Crimée et de la région du Donbass de se tenir prêtes à la guerre. Les unités ukrainiennes basées à la frontière criméenne ont été renforcées en nombre et en équipements. Lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, le 11 août, l’ambassadeur ukrainien auprès de l’ONU a invité les observateurs onusiens, ceux de l’Union européenne et les officiels du Comité international de la Croix rouge, à se rendre en Crimée pour interroger les deux personnes que la Russie avait arrêtées dans le cadre de ses dernières opérations anti-terroristes.

Le même ambassadeur a même comparé la situation actuelle au contexte ayant conduit à la guerre de 2008 entre la Russie et la Géorgie. Les observateurs jugent cependant peu probable qu’un conflit éclate entre la Russie et l’Ukraine. Moscou, en revanche, pourrait décider d’imposer à l’Ukraine toute une série de sanctions économiques et diplomatiques. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré qu’il ne croyait pas que rompre les relations diplomatiques avec l’Ukraine soit unanimement partagé. Lors d’une conversation téléphonique avec le vice-président américain Joseph Biden, le président ukrainien Petro Porochenko a aussi affirmé sa volonté d’éviter une escalade des tensions avec Moscou. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier s’est rendu dimanche à Ekaterinburg pour discuter avec son homologue russe des attentats déjoués en Crimée.

Il est clair qu’avec cette nouvelle polémique sur la Crimée, la crise russo-ukranienne ne peut que s’aggraver. C’est un mauvais signe pour la mise en œuvre des accords de Minsk visant à rétablir la paix en Ukraine.

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