Le nerf de la guerre...

Anh Huyên
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(VOVworld) - La guerre contre le groupe Etat Islamique (EI) et les autres groupes terroristes et extrémistes qui sèment la terreur dans le monde entier est entrée dans une nouvelle phase. Mais il ne s’agit pas seulement de frappes aériennes ou d’attaques au sol, il s’agit aussi de priver les djihadistes de leurs ressources financières.

(VOVworld) - La guerre contre le groupe Etat Islamique (EI) et les autres groupes terroristes et extrémistes qui sèment la terreur dans le monde entier est entrée dans une nouvelle phase. Mais il ne s’agit pas seulement de frappes aériennes ou d’attaques au sol, il s’agit aussi de priver les djihadistes de leurs ressources financières.

Le nerf de la guerre... - ảnh 1
Le groupe Etat Islamique

Trafic d’armes, trafic de drogue, traite humaine, prises d’otages, vente de pétrole dans les zones occupées, retraits en liquide... L’Etat Islamique ne manque pas de moyens lorsqu’il s’agit d’approvisionner ses caisses. Et apparemment, c’est efficace puisque son magot est estimé à 2 milliards de dollars en 2015: largement de quoi s’assurer le contrôle d’un vaste territoire et faire face aux grandes puissances mondiales.

Une puissance occulte

D’attentats à la bombe en exécutions d’otages, l’Etat Islamique a prouvé qu’il n’avait pas de rival en matière de barbarie et qu’il restait déterminé, plus déterminé qu’aucune autre organisation extrémiste. Déterminé et puissant: forts de 8 sites d’exploitation pétrolière en Irak et en Syrie, les djihadistes perçoivent en effet de 1 à 2 millions de dollars par jour grâce à la vente du pétrole brut. Et ce n’est pas tout. Ils peuvent aussi compter sur le fruit des pillages méthodiques qu’ils effectuent partout où ils passent, sur les rançons qu’ils exigent pour chaque enlèvement et sur le soutien de différents individus.

Grâce à tout cet argent, les terroristes étendent leur emprise, non seulement au Moyen-Orient, mais même en occident, où ils recrutent de nouveaux combattants. Les attentats qui ont frappé Paris tout récemment démontrent bien à quel point l’Etat Islamique était une puissance occulte, disposant de nombreuses ramifications partout dans le monde entier.

Ce n’est certes pas d’hier que la communauté internationale essaie de couper les vivres aux terroristes. Suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, plusieurs mesures avaient déjà été prises et le conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution tout à fait ferme. Mais force est de constater que tous ces efforts restent pour l’instant vains et que les djihadistes continuent de prospérer dans l’ombre.  

Une stratégie mondiale

Conscients de la nécessité de priver l’Etat Islamique de ses ressources, la plupart des dirigeants du monde partagent des informations entre eux et gèlent les avoirs des groupes terroristes lorsqu’ils peuvent le faire. Mais c’est l’or noir qui est tout d’abord visé: Ce sont les gisements de pétrole que les Etats-Unis essaient d’atteindre avec leurs frappes aériennes. En l’espace d’un mois, plus de 400 camion-citernes et 3 raffineries ont ainsi été détruits en Syrie. Quant à l’Union Européenne, c’est aux transactions bancaires anonymes et virtuelles qu’elle entend désormais s’en prendre.   

De son côté, le président russe a récemment signé un décret instaurant une commission chargée de priver les groupes terroristes de leurs ressources financières. Le bureau du procureur, la banque centrale et les autorités régionales doivent fournir à cette commission des informations sur tout agissement suspect.  

Lors de leur sommet en Turquie, les dirigeants du G20 ont décidé la création d’un mécanisme de coopération mondial afin de partager des informations, de contrôler les porte-frontières et de renforcer la sécurité aérienne afin d’empêcher le déplacement des terroristes d’un pays à l’autre. Les dirigeants des grandes puissances se sont engagés à coopérer pour empêcher le recrutement de combattants et l’usage par les terroristes d’Internet. Les institutions financières mondiales sont quant à elles appelées à prendre des mesures de contrôle au niveau des transferts d’argent.     

Selon les analystes, cette guerre des finances est au moins aussi ardue à mener que les opérations militaires sur le terrain. Elle l’est d’autant plus que les transactions des djihaddistes sont enveloppées d’un voile d’opacité quasiment impénétrable. «L’argent, c’est le nerf de la guerre», a-t-on coutume de dire...

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